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Les Vitrines 2023 – Exposition de Lola Barrett – « Schneckenprinzessin »

Les Vitrines est un espace d’exposition consacré à la scène artistique française, initié par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne et de l’Institut français de Berlin. Pour ce nouveau cycle d’expositions intitulé L’horizon des événements, la direction artistique est confiée à la commissaire Fanny Testas et l’identité visuelle au collective Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert). Trois artistes françaises, Vava Dudu, Lola Barrett et Fanny Taillandier, sont conviées à créer trois expositions tout au long de l’année qui invoquent de nouveaux récits et imaginaires sciences-fictionnels, et se prétendent capsules ou vortex temporels.

Dès l’aube de l’humanité, la mer fascine, donnant naissance à de nombreux rêves, mythes et légendes. Encore aujourd’hui, les fonds marins restent en partie inatteignables, moins explorés que la Terre ou l’espace et font l’objet d’infinies divagations.  Dans son exposition Schneckenprinzessin, Lola Barrett met en bocal ses fantasmagories aquatiques, plongeant les spectateur·ice·x·s dans un univers oscillant entre une influence pop enfantine et un délire rétro-futuriste. En s’imaginant vivre parmi les « nudibranches », elle tisse une réalité parallèle, cocon acidulé de sculptures gonflables et molletonnées.

« Schneckenprinzessin » signifie littéralement « princesse des limaces » en allemand et est un clin d’œil assumé à Tsunade, personnage du manga japonais Naruto de Masashi Kishimoto. Surnommée « Namekuji Hime » (princesse des limaces), celle-ci est dotée d’une puissance physique inégalée. Le titre de l’exposition fait également référence au mot d’argot français « schneck » qui désigne le sexe féminin. « Schneckenprinzessin » est un étendard fièrement porté, revendiquant l’être femme comme une force.

Née en 1993 à Paris, Lola Barrett réside entre Bruxelles et Paris. Elle développe sa recherche artistique autour des environnements des êtres et de la manière dont celleux-ci ont des rapports inter-influents entre le vivant et le non vivant, entre le territoire et sa narrativité historique, jusqu’à la façon dont l’humanité se l’approprie. Ses œuvres composent les scènes des histoires que l’artiste raconte et incarne. Tout est affaire de décor, chacune des pièces créées révèle un pan du récit, tout en possédant une valeur plastique intrinsèque.

L’identité visuelle des Vitrines 2023 a été confiée par Fanny Testas à la collective franco-belge Bye Bye Binary qui est à la fois une expérimentation pédagogique, une communauté, un atelier de création typo·graphique variable, un réseau, et une alliance. BBB explore la création de formes graphiques et typographiques adaptables à l’écriture inclusive.

Visual identity by Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet and Léna Salabert-Triby)

Pour le vernissage de l’exposition « Schneckenprinzessin » de Lola Barrett, s’est produit une projection du court métrage « La nacre des ruines », suivi d’une performance. Le court-métrage est issu de l’exposition collective du même nom, basée sur le projet de Lola Barrett 2022, présentée à la Brasserie Atlas à Bruxelles et dont le commissariat a été assuré par Fanny Testas. L’œuvre cinématographique constitue le prologue à l’univers mis en scène dans Les Vitrines. La musique du film a été composée par le musicien et producteur Eric D. Clark, qui vit à Berlin. Elle a été jouée en direct dans le cadre de la projection du film et a accompagné la performance de Lola Barrett.

« La nacre des ruines » s’adresse à nous dans le futur et raconte les reliques de notre présent qui resteront après une montée puis une descente des mers. Ces scénarios futuristes nous plongent dans l’absurdité de l’Anthropocène, du Capitalocène et du Chthuluzène de Haraway et ouvrent un monde onirique pour arrêter la peur. L’avenir est l’inconnu, le mystère : où sont les hommes et quelles formes leur a donné la nature modifiée par leurs propres actions ? Avec un regard commun sur notre futur lointain dans 499 ans, après de nombreux cycles de vie et générations d’êtres vivants, les artistes considèrent les changements possibles de la vie humaine, du monde animal et végétal. De la vie d’autrefois, il ne reste que de doux mouvements d’air, des vagues et des échos de la mémoire. Dans cet espace-temps, ce sont les pierres qui donnent une voix à ces souvenirs, et l’eau et l’air constituent la mémoire de notre histoire. Les temps ont changé, en cette année 2522, mais le temps en soi n’existe plus, seule la vibration du souvenir persiste.

« La nacre des ruines » de Lola Barrett et Fanny Testas
Tourné à la Brasserie Atlas, Bruxelles, en juin 2022.
Avec Lola Barrett, Max Ricat, Marilou Guyon, Adélie Moye et Félix Rochaix.
Costumes : Lola Barrett, Laura Nataf, Max Ricat, Marilou Guyon, Adélie Moye et Félix Rochaix.
Caméra : Zoltan Molnar et Fanny Testas
Musique de film : Eric D. Clark
Montage : Clarisse Decroyer
Animation 3D du titre : Mathias Moreau
Lumière : Florentin Crouzet-Nico
Œuvres présentées d’Abel Jallais, Pedro Riofrío et Lola Barrett
Remerciements particuliers à Nicolas Jorio, Emile Barret et Sonia Saroya.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Les Vitrines 2023 – Exposition de Vava Dudu – « Doudou »

Les Vitrines est un espace d’exposition consacré à la scène artistique française, initié par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne et de l’Institut français de Berlin. Pour ce nouveau cycle d’expositions intitulé L’horizon des événements, la direction artistique est confiée à la commissaire Fanny Testas et l’identité visuelle au collective Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert). Trois artistes françaises, Vava Dudu, Lola Barrett et Fanny Taillandier, sont conviées à créer trois expositions tout au long de l’année qui invoquent de nouveaux récits et imaginaires sciences-fictionnels, et se prétendent capsules ou vortex temporels.

Voyage temporel dans son intimité, l’exposition Doudou de Vava Dudu est un horizon empli de douceur. Le futur incertain pousse l’artiste à se lover comme dans un nuage, cloud, photos-fantasmes, rêve-réalité. Elle tente d’encapsuler une caresse contemporaine face à l’agression du monde et d’y résister par ses mots ronds et la rondeur de la ouate. Sa poésie s’ancre au cœur d’un imaginaire, celui du temps-miroir de ses souvenirs berlinois. Patrimoine d’un vécu créatif et de ses rencontres, elle tisse ses œuvres et ses mots pour répondre aux désirs de vivre la beauté. Le futur, c’est maintenant.

Vava Dudu est née en 1970 à Paris, où elle vit et travaille. De 2012 à 2018, elle a vécu à Berlin. L’artiste revendique sa position d’outsider de l’art contemporain en affirmant « préférer les extrêmes aux milieux ». Son métier de styliste et d’artiste côtoie son activité de chanteuse au sein du groupe La Chatte fondé en 2003 avec Stéphane Argillet et Nicolas Jorio, avec qui elle sort quatre albums. Son univers artistique qui mêle joyeusement textes et dessins se décline ainsi sur divers supports.

L’identité visuelle des Vitrines 2023 a été confiée par Fanny Testas à la collective franco-belge Bye Bye Binary qui est à la fois une expérimentation pédagogique, une communauté, un atelier de création typo·graphique variable, un réseau, et une alliance. BBB explore la création de formes graphiques et typographiques adaptables à l’écriture inclusive.

Visuel du cycle des Vitrines 2023 Crédit : Bye Bye Binary, Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert

Le vernissage a eu lieu le 9 mars à 19 heures avec un concert de La Chatte à 20 heures, groupe fondé en 2003 et composé de Vava Dudu en tant que chanteuse, et les musiciens Stéphane Argillet basé à Berlin et Nicolas Jorio basé à Paris.

S’aventurer à classer La Chatte dans une quelconque catégorie serait osé. Voire stupide. Essayons : néo wave. C’est-à-dire un mélange de rythmes synthétiques, de claviers cold wave et de mélopées théâtrales qu’emmène Vava Dudu (mélange de Grace Jones et de Brigitte Fontaine) à grand coup de petits cris hystériques, extatiques et métalliques. Trois albums à ce jour dont le dernier « Crash océan » enregistré à Berlin (pas étonnant) qui brise les règles et les codes sans s’aventurer à rejeter certains schémas de nos chères années 80.

Mission au sein de l’institution CCA Berlin x Lou Ferrand

Cette année, la jeune commissaire Lou Ferrand a été sélectionnée pour intégrer l’équipe de curation du CCA Center for Contemporary Art à Berlin pour la conception de l’exposition « Jota Mombaça », artiste plasticien.ne et activiste brésilien.ne. La jeune curatrice a été sélectionnée, à la suite d’un appel à candidature diffusé par les réseaux professionnels français et le CCA, par le fondateur et le directeur de l’institution Fabian Schöneich. Elle était invitée à les accompagner dans la recherche, l’organisation et le développement d’actions de médiation envers les publics pour une mission de 4 mois, de septembre à décembre 2023.

 

 Photos: Vues de l’exposition de Jota Mombaça  » A certain death/the swamp », Courtesy of CCA.

A CERTAIN DEATH/THE SWAMP est la première exposition individuelle institutionnelle complète de Jota Mombaça en Allemagne. La pratique de cette artiste, auteure et performeuse née à Natal, au Brésil, se développe à partir de sa longue réflexion sur la modernité coloniale. Ce faisant, elle s’intéresse aux ruptures apocalyptiques que celle-ci a engendrées et qu’elle continue de déchaîner au milieu de sa domination prédominante. L’exposition au CCA de Berlin met en évidence la recherche continue de Mombaça en présentant des travaux récemment créés pour l’exposition. L’accent est mis sur une installation qui occupe tout l’espace et sur un travail vidéo. Des céramiques, des textiles et des dessins sont également exposés. Les œuvres exposées transmettent des qualités sensorielles marquées à la fois par le voyage dans une forêt de mangrove en Amazonie et par l’étrange topographie de Berlin, qui est probablement entièrement située sur des zones humides asséchées. De ces témoignages matériels fragmentaires découle une série de questions discursives que Mombaça entend élucider par une réflexion collective progressive : comment maintenir ou récupérer des pratiques d’affirmation de la vie qui se sont constituées autour de principes d’interdépendance cosmologique ? A partir de quel morceau de terre, par quel cours d’eau, peut-on surmonter la violence destructrice de notre environnement construit ? Où les espoirs radicaux peuvent-ils fleurir alors que nous vivons la fin de notre monde tel que nous le connaissons ?

En tant que membre de l’équipe curatoriale, Lou Ferrand a preparé un panel de discussion avec l’artiste Jota Mombaça, qui aura lieu en Février 2024. Lou Ferrand a également organisé un atelier d’écriture à destination des moins de 31 ans au CCA. Le thème était la poésie dans la ville, conçu comme une sorte de prélude au programme « Displayed words » organisé l’année suivante par le CCA.

En savoir plus sur Lou Ferrand

Cette mission en institution est soutenue par l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ).

« Methodologies of Togetherness » Savvy Contemporary

Partant du constat que peu de programmes d’études sont dédiés à la curation d’art performatif, le Bureau des Arts Plastiques (BDAP) et le Bureau du Théâtre et de la Danse (BTD) de l’Institut Français Allemagne ont souhaité s’associer afin de proposer une opportunité professionnelle, originale, transversale aux jeunes professionnels venant des arts visuels et des arts vivants.  Pour le développement de ce projet, dont le titre est « Methodologies of Togetherness », les bureaux de l’IFA ont développé un partenariat avec le centre d’art berlinois indépendant Savvy contemporary.

Le projet « Methodologies of Togetherness » a donné lieu à une étroite collaboration entre une vingtaine de jeunes curatrices âgé.es de moins de 31 ans, de Berlin, Paris et Marseille. Les aspects organisationnels pris en charge pas Savvy Contemporary comprenaient principalement la planification de voyages de recherche entre Berlin et Paris et l’organisation d’ateliers curatoriaux à Berlin. Les curatrices Kelly Krugman, Lili Somogyi, Flora Fettah, Daisy Lambert et Margot Nguyen se sont rencontrées à Paris en octobre puis en novembre à Berlin, où elles se sont immergées dans les scènes artistiques respectives de ces villes en effectuant des recherches sur place sous forme de visites d’ateliers et d’excursions dans différentes institutions, expositions et programmes. À Berlin en particulier, les curatrices ont collaboré à la conception d’un programme d’ateliers d’une journée sur le thème de la traduction et des pratiques décoloniales, afin de faciliter l’échange de connaissances, de recherches et de pratiques pour les jeunes praticiens. Les artistes performeuses Jasmina Al-Qaisi (originaire de Roumanie) et Anjeline DeDios (originaire des Philippines) ont été impliquées à cet effet. Deux pièces radiophoniques ont été commandées pour être diffusées sur la radio SAVVYZAAR de Savvy Contemporary afin de refléter de manière créative les expériences et les résultats des ateliers.

1.Atelier et lecture sur la traduction de textes curatoriaux enregistrés pour la radio de Savvy.

2.Atelier et lecture sur la traduction de textes curatoriaux enregistrés pour la radio de Savvy.

3.Atelier performance de l’artiste Jasmina Al-Qaisi

3.Performance musicale de l’artiste Angeline DeDios

Photos : Roanna Rahman.

Ce projet est soutenu par l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse).

 

 

Katharina Ziemke, exposition « Unwetter » (Intempéries)

Texte écrit par Lisa Colin dans le cadre de la bourse de voyage et de recherche Jeunes Commissaires 2023

De la peinture à la performance, en passant par l’art vidéo, l’artiste allemande Katharina Ziemke déploie un univers artistique cru et minutieux. Elle s’inspire des domaines de la science et des sciences humaines afin d’élaborer des séries d’œuvres empreintes de considérations écologiques, féministes ou médiatiques. Ses peintures grand format, sur toile de coton, dibond ou feuille de riz, dévoilent des scènes figuratives, aux couleurs vives, qui attrapent le regard et nous confrontent à des réalités inquiétantes.

Katharina Ziemke, Tempest #4, 2020, aquarelle sur toile de coton, 95 x 125 cm

Au printemps 2023, l’artiste est invitée en résidence à la Cité des Arts à Paris où elle déploie un ensemble de recherches sur les tempêtes, en tant que phénomènes météorologiques et métaphores des défis environnementaux actuels. Dans son studio, les peintures et œuvres vidéo présentent une diversité de perspectives relatives aux tempêtes, soulignant en particulier les faits que nous pensons connaître.

Lors du voyage de recherche à Berlin, je rencontre à nouveau Katharina Ziemke qui me propose le commissariat de son exposition Unwetter. Entre représentation et abstraction, rêve et réalité, le corpus d’œuvres met en lumière des intempéries à travers le monde. Les peintures à l’huile ou à l’encre sur papier de riz capturent la beauté sublime et la force destructrice des tempêtes, bénéficiant de la capacité du médium à transmettre des couleurs et des textures intenses et émouvantes.

 

Vue de l’exposition Unwetter, Humboldt Universität zu Berlin du 28.09 au 10.11.2023 © Stefan Klenke

Conçue comme une installation globale en dialogue avec l’architecture de la Humboldt Universität, l’exposition invite le public à déambuler entre les œuvres, mêlant peintures, vidéos et performances. Au centre, la série ‘Episode : Sturm’ collecte les réflexions de différents acteurs de la société : responsable RSE, politicien, chimiste, scientifiques et adolescents. Le dessin qui apparaît peu à peu à l’écran se juxtapose aux interviews, qui abordent les thèmes de la durabilité, des politiques de santé, des technologies futuristes, de la biodiversité, de l’inaction comme de l’adaptation. L’installation offre une réflexion sur notre responsabilité environnementale commune face au changement climatique.

 Vue de l’exposition Unwetter, Humboldt Universität zu Berlin du 28.09 au 10.11.2023 © Stefan Klenke

Si ces fragments subjectifs donnent inévitablement à l’œuvre une teinte mélancolique, Katharina Ziemke nous encourage à nous défaire de cette humeur. L’exposition souligne la nécessité de réunir l’art et la science pour mieux comprendre les phénomènes et les émotions qui nous traversent. Unwetter est une expérience poétique, pour laquelle le public est invité à considérer les catastrophes actuelles d’un nouvel œil : l’installation accueille de nombreux débats, performances, cours universitaires, visites guidées et ateliers, pour repenser ensemble nos engagements.

En savoir plus sur Lisa Colin

La bourse de voyage et de recherche est une initiative du BDAP, et un projet soutenu par l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse).

Les vitrines 2023

© Bye Bye Binary © Bye Bye Binary : Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert

Les Vitrines est un espace d’exposition consacré à la scène artistique française, initié par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne et de l’Institut français de Berlin, dont la direction artistique est confiée en 2023 à la commissaire d’exposition Fanny Testas et l’identité visuelle à la collective Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert). 

L’horizon des événements désigne, en astrophysique, la limite d’un trou noir, dans laquelle la lumière est absorbée, le rendant ainsi invisible. L’horizon des événements est la limite vers l’invisible et l’inconnu. Titre choisi par la commissaire Fanny Testas pour son cycle d’expositions, celui-ci évoque les temps futurs. Trois artistes françaises, Vava Dudu, Lola Barrett et Fanny Taillandier, sont invitées à créer trois expositions tout au long de l’année qui invoquent de nouveaux récits et imaginaires sciences-fictionnels, et se prétendent capsules ou vortex temporels.

Définis comme « modèles réduits » par Claude Lévi-Strauss ou « objets cosmiques » par les anthropologues Sophie Houdart et Christine Jungen, ces espaces de ruptures et de failles dans le continuum espace-temps, suspendent le temps présent pour constituer de nouveaux paradigmes « antidotes à la fin du monde » (Michèle Coquet dans le dossier Capsules temporelles du numéro 28 de la revue Gradhiva, 2018, p. 24-49). Pour la commissaire, ils symbolisent l’espace d’exposition. Les trois artistes tentent d’encapsuler, au sein de la vitrine, l’air du temps présent en faisant face aux crises contemporaines. Elles se réapproprient l’avenir et instaurent une continuité dans une éventuelle fin du monde, telle la limite imperceptible de l’entrée dans le néant d’un trou noir, au sein duquel tout reste à imaginer.

Fanny Testas 

Née en 1994, Fanny Testas vit entre Paris et Bruxelles. Elle est curatrice d’exposition indépendante et chargée de production pour le lieu culturel La Station – Gare des Mines à Paris et l’association BrutPop dédiée aux pratiques sonores et au handicap. Elle est aussi co-coordinatrice de la webradio Station Station. Fanny Testas a travaillé pour divers événements, lieux et médias culturels en France et à l’étranger.

À travers ses projets artistiques et curatoriaux, elle est engagée pour l’inclusion, l’équité, la collaboration, le partage des savoirs et pratiques. Elle tente de refléter et soulever des problématiques sociétales, environnementales, historiques et politiques. Elle mène actuellement une recherche autour des liens entre art contemporain et science-fiction : comment les artistes, en envisageant l’avenir, peuvent-ils refléter les temps troubles du présent ?

Plus d’informations sur Fanny Testas

Programme 2023

Commissariat de Fanny Testas
Graphisme par la collective Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert).

Exposition de Vava Dudu « Doudou », 9 Mars – 30 Juin 2023.

Exposition de Lola Barrett « Schneckenprinzessin », 13 juillet – 1er octobre 2023

Exposition de Fanny Taillandier, 13 octobre 2023 – 10 février 2024

Plus d’informations sur le reste du cycle d’expositions à venir.

« Il y aura des tempêtes et des tornades. »* — Clara Jo, Nests of Basalt, Nests of Wood

Texte écrit par Sarah Lolley dans le cadre de la bourse

de voyage et de recherche Jeunes Commissaires 2023

 

Le second volet de l’exposition « Indigo Waves and Other Stories. Re-Navigating the Afrasian Sea and Notions of Diaspora » s’est tenu du 6 avril au 13 août 2023 au musée berlinois Martin-Gropius-Bau. Il réunissait une trentaine d’artistes autour de la mer Afrasienne[2], de son potentiel narratif, et de sa capacité à lier – par l’eau, mais pas uniquement – les continents de l’Afrique et de l’Asie. Curatée par Natasha Ginwala, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung avec Michelangelo Corsaro, l’exposition visait à mettre en exergue les superpositions et transferts diasporiques entre les deux régions, la mer Afrasienne se muant en « horizon commun révélant les nuances d’un parcours culturel, linguistique, politique et historique depuis les temps anciens jusqu’à aujourd’hui[3] ». L’eau s’envisage dès lors comme outil discursif, agent révélateur d’histoires niées, oubliées, historiques ou fictionnelles, vecteur de liens géographiques et temporels.

Parmi les nombreuses œuvres qui ponctuaient le parcours des visiteur·ices – des peintures textiles de Lavanya Mani aux sculptures en caoutchouc naturel de Rossella Biscotti – Nests of Basalt, Nests of Wood de l’artiste Clara Jo frappe par sa capacité à incarner avec justesse la propension de la fiction à mettre en lumière les cicatrices et traumatismes profondément ancrés dans certains lieux. Ici, il est question de trois d’entre eux : un cimetière anonyme à Albion sur l’île Maurice ; Flat Island, un îlot inhabité situé à 12 km au large de la côte nord de cette même île et utilisé comme station de quarantaine au XIXe siècle[4] ; et un troisième espace fictionnel, brillamment conçu en animation 3D par l’artiste Noam Rezgui.

Écran blanc. La vidéo débute par un piqué dans les nuages qui dévoile un monde insulaire sombre et quasi-dystopique. Une superposition de deux voix – illustration par le son du lien intergénérationnel entre l’oiseau-narrateur, un paille-en-queue endémique, et ses aïeuls – nous conte une histoire. Celle de bipèdes sans plumes débarquant un matin, sous l’œil inquisiteur des créatures des îles et des mers, mais aussi celle transmise oralement au volatile par les générations précédentes, antérieures à la présence humaine sur l’île.

© Courtesy of Clara Jo, extrait de son œuvre vidéo « Nests of Basalt, Nests of Wood »

Cette idée de transmission inter-espèces et entre les générations est primordiale dans l’œuvre où le chant des oiseaux “trouve son chemin jusqu’aux antennes des insectes et les entrailles des crabes”. Fruits de ses recherches archivistiques, les scènes en animation 3D rendent compte de mythes océaniques auxquels se mêlent symboles et anecdotes tirées de théories conspirationnistes ou encore des fragments de remèdes médicinaux datant du XIXe siècle. L’ensemble constitue un espace où questionner les narrations édulcorées et aseptisées d’un passé “officiel”, une troisième voie·x, à la manière de ce troisième lieu en 3D qui se meut sous nos yeux.

Quittant le monde terrestre, Clara Jo nous fait ensuite visiter les abysses, dévoile un monde sous-marin fantasmé, illustre visuellement là d’où vient “le grondement qui s’échappe des profondeurs” évoqué par l’oiseau.

© Courtesy of Clara Jo, extrait de son œuvre vidéo « Nests of Basalt, Nests of Wood »

Le paille-en-queue comme narrateur s’est imposé à Clara Jo et à l’écrivain Aqiil Gopee, à l’origine du texte de la voix off, alors qu’ils étaient en mission archéologique à Flat Island. De toute part, des nids les contraignent à changer leurs trajectoires, à s’adapter au terrain, formant une cartographie d’un nouveau genre et muant le volatile en forme d’animal-guide spirituel associé, dans leurs esprits, à la mission qu’ils étaient venus mener. Quant à la perspective aérienne, si elle peut évoquer une forme de vision impérialiste, elle est en réalité l’outil qui permet à Clara Jo de nous faire voir les fissures – entre autres géologiques – des espaces qu’elle dépeint depuis des niveaux, échelles et points de vue variés que seule la vue en plongée permet.

L’oiseau commente la fouille archéologique qui se déroule sous nos yeux, celle d’humains qui tentent de comprendre, en explorant les empreintes matérielles,  comment et pourquoi leurs ancêtres sont venus ici il y a plus d’un siècle. Parallèlement, il raconte aussi la colonisation de Flat Island par des “monstres de démesure” se faisant construire des nids de basalte “par ceux qu’ils prenaient pour des serviteurs”, qui, eux, vivaient dans des nids de bois branlants. Il souligne également que si la trace des nids de basalte perdure jusqu’à nos jours, les nids de bois ont été balayés par le temps, mettant en relief le fait que “tous finiront par être oubliés, mais certains plus que d’autres”. Par Nests of Basalt, Nests of Wood, l’artiste née aux États-Unis et basée à Berlin nous invite ainsi à participer à sa réflexion autour de l’imaginaire nautique, de la colonisation et de ce qu’il en reste, mais aussi autour des notions de décomposition et de détention, propres aux espaces qu’elle illustre : un cimetière aux tombes sans épitaphes et un lieu de quarantaine.

© Courtesy of Clara Jo, extrait de son œuvre vidéo « Nests of Basalt, Nests of Wood »

Cette œuvre vidéo révèle aussi une certaine histoire des épidémies, à rebours de celle traditionnellement racontée à travers un prisme colonial. L’artiste y explore les liens entre la diffusion de maladies d’origine hydrique et les réseaux mercantiles qui ont dessiné les géographies coloniales, tous deux assujettis aux vents des moussons. Cette œuvre est également un écho à d’autres précédemment réalisées par Clara Jo, notamment sa vidéo De Anima (2022). Dans cette dernière, elle aborde la manière dont la peur de la contamination par le monde non-humain est alimentée par les divers systèmes économiques, métaboliques, raciaux ou de genre intrinsèquement imbriqués dans le système de santé mondial, ce que la récente crise sanitaire a largement mis en lumière. Plus généralement, les deux vidéos soulignent notre capacité à oublier les pans les plus traumatisants de l’histoire.

Dans Nests of Basalt, Nests of Wood, Clara Jo livre une ode contre l’oubli, un hommage aux secrets que l’eau garde en son creux et vient déverser sur les rivages, à ceux nichés dans les fissures de l’île où se réfugient les oiseaux quand le ciel se trouble. Mêlant archives, faits scientifiques et mythes existants, elle emprunte un chemin liminaire où la narration spéculative permet, non pas de combler les manquements d’une histoire coloniale biaisée, mais plutôt de souligner que ces lacunes existent et d’ainsi « remonter la trace[5]» d’histoires tues.

La fin de la vidéo s’apparente à l’œil d’un cyclone, ce temps calme suspendu au milieu de la tourmente similaire à celui de la commémoration abordé par l’artiste dans son œuvre. Ce temps qui augure de nouveaux tumultes à venir, ce temps qui, loin de constituer une fin en soi, est un rappel pour demain : “Il y aura des tempêtes et des tornades”.

Sarah Lolley

Plus d’information sur Sarah Lolley

La bourse de voyage et de recherche est une initiative du BDAP, et un projet soutenu par l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse).

 

[*] Extrait de Clara Jo, Nests of Basalt, Nests of Wood, Installation vidéo 4K, Son stéréo, 24’59”, 2023.

[2] Dans l’exposition, John Njenga Karugia souligne l’héritage colonial du terme “océan Indien” et encourage l’utilisation du terme “mer Afrasienne” qu’il justifie ainsi : « Chaque communauté avait un nom pour désigner cette masse d’eau océanique. […] L’utilisation du terme « océan Indien » comme perspective analytique brouille et bloque de nombreuses questions liées au cosmopolitisme de ces espaces océaniques. Elle impose également une identité ethnique et nationale « indienne » à des géographies qui ont leurs propres ethnies et nations. La perspective de l’océan Indien nous limite également au littoral, c’est-à-dire à la rencontre des eaux océaniques et de la Terre. En revanche, la perspective de la mer Afrasienne ouvre des possibilités de réflexion sur les nombreuses dynamiques qui relient l’Afrique et l’Asie sans se limiter au littoral. »

[3] Texte introductif de l’exposition.

[4] Au cours de l’épidémie de choléra dans les années 1850, celle de paludisme des années 1860 ou encore de peste bubonique au début des années 1900, Flat Island était une station de quarantaine majeure dans la région. Les malades, principalement des travailleur·euses ou ancien·nes travailleur·euses, passager·es libres et Mauricien·nes y étaient placé·es pour être séparé·es du reste de la population.

[5] E. Boehmer, A. Mondal, “Networks and Traces”, Wasafiri, n°27, 2012, p. 31.

Les Vitrines 2024 – Appel à candidature

RECHERCHE UN OU UNE COMMISSAIRE POUR LE PROJET D’EXPOSITION LES VITRINES 2024

À LA MAISON DE FRANCE/ INSTITUT FRANCAIS BERLIN

 Mars– Décembre 2024

Date limite de candidature : 21 septembre 2023

Appel ouvert aux commissaires d’expositions et artistes curateur·rice·s pour la conception d’un cycle de deux expositions dans les vitrines de la Maison de France située Kurfürstendamm 211, 10719 Berlin, entre mars et décembre 2024.

MERCI DE BIEN CONSULTER LE CAHIER DES CHARGES DU PROJET AVANT DE CANDIDATER

Concept du projet

Le projet Les Vitrines met un espace à disposition d’un·e jeune commissaire pour la conception et la mise en œuvre de deux expositions d’artistes français·e·s (établi·e·s en France ou à l’étranger) ou artistes internationaux·les établi·e·s en France. Les expositions, chacune visible sur une période de quatre mois, rassembleront les œuvres d’artistes adaptées pour ce lieu singulier.

Chaque exposition sera accompagnée d’une publication imprimée (sous forme d’affiche, livret ou dépliant) dont la charte graphique sera confiée à un.e designer/graphiste et développée en étroite collaboration avec le ou la commissaire sur toute la durée du cycle d’exposition. Le choix du ou de la designer/graphiste revient au curateur·rice.

Le potentiel considérable de ce projet réside dans le format atypique de l’espace d’exposition. Sa structure architecturale, sa situation géographique et son accessibilité au grand public sont autant de caractéristiques singulières que commissaires et artistes prendront en considération pour leurs propositions originales dans le domaine des arts visuels avec un focus sur les métiers d’art et l’artisanat.

Grâce à la forte visibilité qu’offre le quartier particulièrement passant, le projet des Vitrines se veut un tremplin pour la jeune scène française à une échelle européenne.

Tous les ans, un appel à candidature est publié dans le cadre du programme « Jeunes Commissaires » pour sélectionner le ou la commissaire responsable du cycle de l’année suivante. Le choix est opéré selon la pertinence des projets présentés dans le contexte donné par les équipes du BDAP, celles de l’Institut français de Berlin et des commissaires sélectionné·e·s les années précédentes.

Missions et domaines de responsabilité:

  • Sélection des artistes et conception des deux expositions (développement d’un concept curatorial, tenue des délais impartis, montage/démontage, coordination des transports d’œuvres, coordination de la correspondance avec les artistes, respect du budget alloué et des spécificités liées à l’espace d’exposition)
  • Suivi budgétaire en lien étroit avec les organisateurs
  • Sélection du ou de la designer/graphiste qui accompagnera le projet pour le cycle des deux expositions
  • Coordination et suivi de la communication entre le ou la graphiste, les équipes de l’Institut français et de l’ambassade (participation aux réunions, échanges réguliers de mails pour le bon déroulement du projet)
  • Coopération éditoriale (rédaction des textes d’exposition, supports de communication, travaux de recherche, notes d’intention, participation aux dossiers de subventions/mécénat…)
  • Participation à l’élaboration d’évènements liés à l’exposition (vernissage, rencontres avec les publics, éventuellement avec les sponsors…)

Critères de sélection

Chaque candidat·e doit fournir une proposition d’expositions en intégrant les paramètres pratiques du projet (spécificités du lieu d’exposition, budget, déplacements à Berlin si le ou la candidat·e n’y vit pas, etc)

Pour l’édition de 2024, une attention particulière sera portée aux propositions incluant artistes et créateurs agissant dans les domaines des métiers d’art et de l’artisanat.

Le choix du ou de la commissaire se distinguera également par le développement de scénographies originales et adaptées qui prennent en compte la singularité de chaque artiste et de l’espace d’exposition.

Le projet doit prendre en compte la diversité des publics, l’égalité des genres, l’impact environnemental ou encore le dialogue interculturel.

Profil recherché

  • Le ou la candidat·e doit avoir de l’expérience dans la conception et l’organisation d’expositions et montrer un intérêt pour la médiation culturelle et la communication autour du projet (organisation de performances lors des vernissages par exemple). Une formation dans le domaine artistique ainsi qu’une très bonne connaissance de la scène artistique française et européenne sont souhaitées.

 

  • Le ou la candidat·e devra être capable de travailler de façon indépendante et à distance, individuellement ainsi qu’en équipe. Ses partenaires de travail, les équipes de l’Institut Français et les artistes et le ou la graphiste sont basées en Allemagne et/ou en France. La mission sera effectuée en Allemagne (cf.cahier des charges).

 

  • Le ou la candidat·e doit être français·e ou résider en France. Si résidant en France, le ou la candidat·e doit avoir la possibilité de faire les allers-retours nécessaires à Berlin et prévoir un endroit où se loger durant ses séjours. Ces frais doivent être inclus dans le budget global alloué au projet.

 

  • La connaissance de la langue allemande est un plus.

 

Documents de candidature en PDF

  • Un curriculum vitae incluant l’indication d’un numéro SIRET, si résident·e en France, ou d’un Steuernummmer, si résident·e en  Allemagne ;
  • Liste des projets auxquels le ou la commissaire a participé (si elle n’est pas comprise dans le CV) ;
  • Une description du projet envisagé pour Les Vitrines comprenant la présentation du concept des expositions, ainsi que notices et visuels de présentation pour chaque artiste et œuvre envisagés (max 3 Mo) ;
  • Un budget prévisionnel en tenant compte des indications budgétaires incluses dans le cahier des charges.

Merci d’adresser votre dossier de candidature par e-mail à l’adresse suivante : info.bdap@institutfrancais.de

Date limite de candidature :  21 septembre 2023

Entretiens en visioconférence après présélection : semaine du 9 au 13 octobre 2023

Annonce du ou de la lauréat·e :  20 octobre 2023

 

Présentation du programme « Jeunes Commissaires »

Le programme « Jeunes Commissaires » a été créé en 2013 par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne en étroite collaboration avec le Ministère de la Culture et l‘Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ). « Jeunes Commissaires » vise à établir de nouvelles formes de soutien aux commissaires d’exposition émergent·e·s français·e·s sur la scène artistique allemande. La priorité du programme est l‘accompagnement des démarches de jeunes commissaires et professionnel·le·s des métiers de l’exposition, l’incitation à la mobilité et à la circulation des informations ainsi que le renforcement d’un réseau européen.

 

Contact

Maison de France, Institut français Berlin

Kurfürstendamm 211, 10719 Berlin

+49 (0)30 885 902 32

www.institutfrancais.de/berlin

Direction : Sophie Coumel

Chargée de programmation culturelle : Cécile Guarinoni

cecile.guarinoni@institutfrancais.de

 

Bureau des arts plastiques | Institut français d’Allemagne

Französische Botschaft, Pariser Platz 5, 10117 Berlin

+49 (0)30 590 03 9244

www.jeunescommissaires.de

Responsable : NN

Chargée de projets culturels : Alix Weidner

alix.weidner@institutfrancais.de

 

MISSION EN INSTITUTION 2023 AU CCA BERLIN – APPEL À CANDIDATURES

RECHERCHE UN.E COMMISSAIRE D’EXPOSITION DANS LE CADRE DU PROJET D’EXPOSITION DE JOTA MOMBACA  AU CCA BERLIN

Mission à effectuer du 1er septembre au 30 novembre 2023

Appel ouvert aux commissaires d’exposition français.e.s ou basé.e.s en France pour participer à la réalisation de l’exposition de Jota Mombaça  au CCA Berlin du 1er septembre au 30 novembre 2023.

Présentation du programme « Jeunes Commissaires »

Le programme « Jeunes Commissaires » a été créé en 2013 par le Bureau des arts plastiques (BDAP) de l’Institut français d’Allemagne en étroite collaboration avec le Ministère de la Culture et l‘Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ). « Jeunes Commissaires » vise à établir de nouvelles formes de soutien aux commissaires d’exposition émergent.e.s français.e.s sur la scène artistique allemande. La priorité du programme est l‘accompagnement des démarches de jeunes commissaires et professionnel.le.s des métiers de l’exposition, l’incitation à la mobilité et à la circulation des informations ainsi que le renforcement d’un réseau européen.

Tous les ans, le BDAP publie un appel à candidature pour sélectionner le ou la commissaire missioné.e en institution. Le choix est opéré selon la pertinence des projets présentés dans le contexte donné par les équipes du BDAP et de l’institution partenaire.

En 2023, un partenariat avec le Centre CCA Berlin offre l’opportunité à un ou une commissaire de travailler en étroite collaboration avec les équipes de la structure allemande pour l’organisation et la conception de l’exposition de Jota Mombaca.

Missions

Le ou la commissaire se joindra à l’équipe du CCA Berlin pour la préparation de l’exposition de Jota Mombaça, ainsi que pour le programme-cadre de l’exposition. Jota Mombaca est artiste visuel.le, et activiste, né.e à Natal dans le nord-est du Brésil. Sa pratique comprend des performances, des installations utilisant des matériaux audiovisuels. Ses œuvres abordent les critiques anticoloniales et la désobéissance aux assignations et normes de genre. Son travail a été présenté dans plusieurs manifestations ; à la Biennale de São Paulo (2016 and 2020/2021), la Biennale de Sydney (2020), la Biennale de Berlin (2018) et Le Salon national des Artistes en Colombie (2019).

Dans le cadre de l’exposition « Jota Mombaca », les missions auxquelles le curateur ou la curatrice prendra part sont les suivantes :

-Apporter un soutien à l’équipe curatoriale de CCA, depuis la phase de recherche et de développement du projet jusqu’à sa réalisation.

-Développer un projet de médiation culturelle pour une jeune public (moins de 31 ans) et en assurer la réalisation.

-Travailler avec l’équipe de communication de CCA pour assurer le développement et la communication des activités du programme.

Le ou la commissaire devra également rédiger un rapport d’activité qui sera publié sur www.jeunescommissaires.de.

Présentation de CCA Berlin

CCA Berlin est un nouveau centre d’art contemporain à Berlin, dédié à la promotion, la production, l’exposition et la discussion de pratiques artistiques. En tant que lieu d’éducation et d’échange, CCA Berlin promeut et cultive la connaissance critique de l’art et de la culture. Le CCA Berlin repense le rôle d’un centre d’art contemporain à but non lucratif et s’efforce d’établir un dialogue vivant et transnational avec les acteurs* des secteurs de la culture, de l’éducation et de la société civile. L’institution développe également un programme diversifié qui met l’accent sur le processus, l’expérimentation et la collaboration, tout en impliquant différents groupes sociaux.

Consulter le site internet de CCA : www.cca.berlin

Profil recherché

-Le ou la candidat.e devra être capable de travailler de façon indépendante, individuellement ainsi qu’en équipe.

-Le ou la candidat.e doit avoir une connaissance et un intérêt pour les questions liées au post-colonialisme et aux études de genre.

-Une formation en art, édition d’art, architecture ou en commissariat d’exposition ainsi qu’une très bonne connaissance de la scène artistique européenne sont souhaitées.

-Le ou la candidat.e doit être de nationalité française ou résider en France.

-Le ou la candidat.e doit avoir la possibilité de résider à Berlin du 1er septembre au 30 Novembre 2023 et doit prévoir un endroit où se loger durant son séjour.

-La maîtrise de la langue anglaise est nécessaire, celle de la langue allemande est un plus.

-Le ou la candidat.e doit être âgé.e de moins de 31 ans au début de la mission.

 Rémunération et durée

-La période de travail se tiendra du 1er septembre au 30 Novembre 2023, soit une durée de trois mois.

-Le budget pour l’honoraire du ou de la commissaire, les frais de voyages et l’hébergement à Berlin est de 5.300 € TTC pour les 3 mois de mission.

-La mission se déroulera en présentiel et requiert une quantité de travail d’une moyenne de 32h par semaine.

 Documents de candidature en PDF

– Un curriculum vitae incluant date de naissance et le numéro SIRET, si résidant en France, ou d’un Steuernummmer, si résidant en Allemagne

-Liste des projets auxquels le ou la commissaire a participé (si elle n’est pas comprise dans le CV)

-Une lettre de motivation (1 page)

Merci d’adresser votre dossier de candidature en anglais par e-mail à l’adresse suivante : info.bdap@institutfrancais.de

Volume max. de l’ensemble des documents : 5 MB

Date limite de candidature : 3 juillet 2023

Interview la semaine du 10 juillet 2023

Date d’annonce du ou de la lauréat.e : 17 juillet 2023

Contact

Bureau des arts plastiques | Institut français d’Allemagne

Französische Botschaft, Pariser Platz 5, 10117 Berlin

+49 (0)30 590 03 9244

info.bdap@institutfrancais.de  | www.jeunescommissaires.de

Responsable: Marie Graftieaux  | Chargée de projets culturels: Alix Weidner

Ce projet est réalisé avec le soutien du ministère de la Culture et l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ)

© Yves Bartlett

Sarah Lolley

[BOURSE VOYAGE/RECHERCHE 2023]

Commissaire d’exposition indépendante, Sarah Lolley est diplômée d’une Licence en Histoire de l’art & archéologie (ICP), d’un Master recherche en Histoire de l’art contemporain (Paris I Panthéon-Sorbonne) et du Master professionnel « L’art contemporain et son exposition » (Sorbonne-Université). En 2020, elle co-fonde le collectif curatorial emploi fictif qui met en lumière la création émergente à travers divers projets d’expositions et d’éditions. Elle consacre une partie de ses réflexions aux enjeux de l’art contemporain dans le Pacifique Sud où elle a vécu, principalement aux Biennales de Nouméa sur lesquelles elle a rédigé un mémoire de recherche. En 2021, elle est lauréate de la bourse de recherche AWARE sur l’histoire des artistes femmes. Actuellement résidente à l’atelier Non-étoile, elle assure la co-direction artistique de son lieu d’exposition, l’espace nonono. Elle est aussi assistante curatoriale de la 1ère édition de la « Contemporaine de Nîmes » (2024) aux côtés d’Anna Labouze & Keimis Henni.

Texte écrit par Sarah Lolley dans le cadre de la bourse de voyage et de recherche Jeunes Commissaires 2023