#Throwbackto Jeunes Commissaires

Le Bureau des Arts plastiques lance sa nouvelle série #Throwbackto Jeunes Commissaires sur Instagram et sur son site internet. Sous forme de courts entretiens, nous avons choisi de donner la parole aux ancien.ne.s lauréat.e.s du programme Jeunes Commissaires. L’occasion de (re)découvrir le parcours professionnel et les activités récentes des anciens participant.e.s du programme.

Participant.e.s:

Agnès Violeau

Céline Poulin

Karima Boudou

Tristan Deschamps

Diane Turquety

Marianne Derrien

Sophie Lapalu

 


Agnès Violeau

Pouvez-vous nous parler de votre expérience Jeunes Commissaires?

Je m’appelle Agnès Violeau, je suis curatrice et écrivaine (1976, Paris). Mes recherches portent sur l’exposition en tant que phénoménologie. J’ai été invitée par JC en 2015 – 2016 dans le cadre de In Extenso, avec Mark Bembekoff, Céline Poulin, lornce Ostende et Karima Boudou pour explorer la performance en contexte d’espace public. En tant que principale intervenante aux côtés de Christian Jankowski et Léa Gauthier, j’ai axé mon intervention sur la notion d’interprétation. La dernière exposition dont nous avons assuré le commissariat, « A space is a space is a space » à DAZ en 2016, était un projet in situ, dans un espace public, mais aussi un projet en ligne et éditorial, visant à mettre en scène le contexte, la fugacité et la narration. Conçue comme une mise en scène performative, l’exposition comportait des ramifications sur le papier, dans les corps et sur Internet, sous la forme d’une expérience spatiale et temporelle.

Quoi de neuf depuis Jeunes Commissaires?

Je suis actuellement commissaire d’exposition et responsable des expositions et des publications au 49 Nord 6 Est Frac Lorraine, ainsi que curatrice indépendante. J’ai également enseigné le curating et l’esthétique à Paris et à Shanghai. Après la fin de ‘The Real Show’ – un concept copyleft mené par le Cac Bretigny (avec Céilne Poulin) qui reliera le CAC et le FRAC à Sandwich Bucharest, LCCA Riga et PLATO, Ostrava, je prépare une exposition au FRAC Lorraine avec les œuvres immatérielles de sa collection puisqu’elle sera immobilisée pour inventaire jusqu’en mars 2023. L’exposition mettra en valeur la seconde vie d’une œuvre et le matériau commun des objets. Elle engagera les visiteurs à co-créer l’exposition, dont ils seront la composante principale.

Quel serait le projet de vos rêves?

J’ai eu la joie de co-créer avec Sandwich Bucarest un projet finaliste pour le pavillon roumain à la dernière biennale de Venise et j’aimerais beaucoup revivre cette expérience. Le projet proposait une réflexion sur la destruction des œuvres d’art, un sujet qui est non seulement un élément clé de ma recherche, mais aussi une menace réelle quand on voit la situation de guerre mondiale actuelle. J’aimerais organiser une Biennale avec des thèmes comme la dématérialisation et les méta-situations comme lieux d’individuation. Dans cinq ans, j’espère pouvoir travailler avec des artistes et des auteurs d’autres disciplines sur de nouvelles formes et idées stimulantes qui me tiennent en vie.

‘Language is a skin’ au 49 Nord 6 Est Frac Lorraine, un spectacle solo de Hanne Lippard (rencontrée au KW à Berlin en 2015 après une rencontre avec les Jeunes Commissaires à DAZ) qui a eu lieu au Frac en 2021. Le spectacle, conçu sur le principe d’un jeu vidéo ou d’un livre dont vous êtes le héros, ouvre un espace réflexif autant que physique d’individuation à travers une série d’œuvres sonores et textuelles questionnant notre obsolescence programmée. Hanne Lippard (1984, Royaume-Uni, vit et travaille à Berlin) utilise sa voix comme matériau dans des installations, des textes ou des pièces sonores traitant des usages sociaux et de la prédominance de la voix féminine. L’exposition reflète son travail avec le métavers dans lequel nous naviguons, offrant un espace de libre expression comme alternative au patriarcat numérique.

Avec l’aimable autorisation de l’artiste et du Frac Lorraine, photos : Fred Dott.

‘Wax Figures’, une exposition personnelle de Delphine Balley qui a eu lieu au MAC Lyon en 2021. J’ai été invitée comme curatrice associée en 2019 par Matthieu Lelièvre avec une artiste que je ne connaissais pas auparavant . Les deux années de covid sont devenues l’occasion d’élaborer un projet situé avec l’artiste dont c’était la première exposition personnelle institutionnelle. L’exposition a été conçue comme une mise en scène de notre propre impermanence. L’ensemble du parcours, composé de vidéos, de photographies et pour la première fois de sculptures, était activé par les visiteurs et leur déplacement dans la structure du musée qui devenait un théâtre temporel – salles, couloirs et rideaux rapportés.

Courtesy de l’artiste et MAC Lyon, photos : Blaise Adilon


Céline Poulin

Three questions for… Céline Poulin - Exberliner

Comment votre participation à Jeunes Commissaires a-t-elle influé sur votre activité actuelle?

C’est amusant car j’ai rencontré Agnès Violeau – avec qui je suis maintenant co-commissaire d’une exposition au CAC Brétigny – il y a 7 ans avec JC, et nous avons réalisé ce merveilleux projet « A SPACE IS A SPACE IS A SPACE » avec J-P. Flavien. Quand j’ai rouvert le CAC Brétigny en 2016, Flavien et moi avons imaginé une nouvelle version de cette connexion entre l’espace d’exposition et l’espace d’internet pour faire suite à la question du flou entre espace privé et espace public (JUMP). Agnès faisait partie de nos invités bien sûr !

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Actuellement, je présente « The Real Show » au CAC Brétigny, où j’assure le poste de directrice depuis 2016. Agnès Violeau et moi codirigeons ce spectacle qui creuse et expose les mécanismes ascendants et descendants de la popularité et de ses représentations. Ce concept « copyleft » exploré à travers plusieurs opus, « The Real Show » sera présenté dans différents lieux à travers le monde. La première manifestation à Brétigny est l’épisode pilote d’une succession d’événements qui reprendront le modèle des séries télévisées ou des films, avec spin-off, prequel, reboot ou sidequel.

Quels sont vos projets à venir ?

Je veux aller plus loin dans ma recherche pratique en cours à la croisée de l’art contemporain et de l’éducation populaire, très liée aux travaux et recherches de Marie Preston. Je mène des projets au CAC Brétigny, comme ELGER avec de jeunes et brillants artistes (Juliette Beau Denès, Laura Burucoa, Morgane Brien-Hamdane, Pauline Lecerf, Vinciane Mandrin, Zoé Philibert, co-commissionné avec Fanny Lallart), et Ǝcole, un espace de discussion et d’expérimentation sur les pratiques et les savoirs en arts visuels, co-construit avec certains usagers du CAC.

Photo atelier été culturel Vinciane Mandrin Marolles en Hurepoix accueil de loisirs 19-07-21 Atelier avec Pauline Lecerf, à l’Ecole André Malraux à Villiers-sur-Orge.«ELGER», CAC Brétigny, 2021. Photo: © Louise Ledour. Vues de l’exposition «JUMP», Commissaire: Céline Poulin. CAC Brétigny, 2016. Photo: © Aurélien Mole. Vues de l’exposition «JUMP», CAC Brétigny, 2016. Capture d’écran du site cacbretigny.com Inventer l’école, penser la co-création, Marie Preston, dir. Céline Poulin et Marie Preston. Editions Tombolo Presse et CAC Brétigny, 2021. Photo: Aurélien Mole Hanne Lippard, Anonymities, 2017. Courtesy de l’artiste et de LambdaLambdaLambda Prishtina—Bruxelles. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole.


Karima Boudou

© Katrina Sorrentino

Comment votre participation à Jeunes Commissaires a-t-elle alimenté votre activité actuelle ?

Cette participation en 2015 m’a permis de poursuivre un travail de long terme, commencé en 2012 et auquel l’Institut français de Paris avait contribué en me permettant de prendre part au programme international de commissariat d’exposition à De Appel à Amsterdam. Cela m’a permis de rester active dans un réseau professionnel international, me fournissant ainsi un important ensemble d’outils. Depuis, je suis parvenue à garder plusieurs cordes à mon arc : aujourd’hui, je travaille comme collaboratrice scientifique à la Haute école des arts de Berne (HKB), comme historienne de l’art et comme commissaire d’exposition indépendante.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Dans le cadre de mon emploi à la Haute école des arts de Berne (HKB), je travaille au sein de l’Institut Pratiques et théories des arts (unité de recherche « Cultures auditives ») sur un projet de recherche à long terme intitulé « Esthétique collaborative dans l’art sonore mondial « . En parallèle, je vais bientôt commencer à écrire un nouvel essai pour Trigger, le magazine de FOMU – Fotomuseum Antwerpen. Il traitera de mon travail sur la vie et les archives de l’homme politique et panafricaniste Mehdi Ben Barka, en croisant à la fois les archives familiales et mon travail dans les archives photographiques de la Bancroft Library (UC Berkeley, Californie). Le mois prochain, je me rends à Francfort pour donner un séminaire à la Städelschule intitulé « Jazz is my religion, and Surrealism is my point » sur le surréaliste afro-américain Ted Joans ! Je fais également partie d’une équipe internationale de curateurs pour le projet The Color Curtain and The Promise of Bandung qui prendra la forme d’une exposition au Berkeley Art Museum, à la Pacific Film Archive (États-Unis) et au Gropius Bau à Berlin.

Quels sont vosprincipaux objectifs pour les années à venir ?

Mon premier objectif est d’approfondir et de maintenir mon travail de recherche avec mon équipe à Berne au sein de l’université jusqu’en septembre 2025. Mon deuxième objectif est de finalement faire la transition vers l’institution et de trouver le contexte et les circonstances pour travailler comme curatrice dans un musée dans les domaines de l’art moderne et contemporain. Pour moi, travailler à la fois dans une université et dans un musée serait un scénario idéal qui combine la théorie, la recherche, le contexte social avec la collectivité, l’histoire de l’art et la pratique des expositions. Mon troisième objectif à très court terme est d’établir dans ma nouvelle maison à Schaerbeek mon bureau avec mes archives et ma bibliothèque privées. Je pense que mon avenir s’écrira ici en Belgique, avec des allers-retours à Berne.

1-54 FORUM Let’s Play Something Let’s Play Anything Let’s Play dedicated to Ted Joans (1928-2003) and curated by Karima Boudou, event Jazz Is My Religion, Surrealism is my point of view at Le 18, Marrakech, 2019. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy Le 18 and 1-54 FORUM.

John Digby, Bill Wolak, Joyce Mansour and Ted Joans, with Arthur Rimbaud. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Date and courtesy unknown.1-54 FORUM Let’s Play Something Let’s Play Anything Let’s Play dedicated to Ted Joans (1928-2003) and curated by Karima Boudou, event Jazz Is My Religion, Surrealism is my point of view at Le 18, Marrakech, 2019. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy Le 18 and 1-54 FORUM.Dutch newspaper clipping on Ted Joans, from the archive of Laurens Vancrevel. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy Laurens Vancrevel.1-54 FORUM Let’s Play Something Let’s Play Anything Let’s Play dedicated to Ted Joans (1928-2003) and curated by Karima Boudou, event Keepin’ Words Surreal: here with Boniface Mongo-Mboussa drawing on the life and work of Congolese poet Tchicaya U Tam’si (1931-1988) and his involvement with surrealism; and M’barek Bouhchichi giving insights into his work and research around M’barek Ben Zida (1925-1973), a black Amazigh poet from Tata, south-eastern Morocco. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo © Katrina Sorrentino.Ted Joans performing at « Vingården »in Copenhagen. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy of Tor Jones.The Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante and the  SNES – at a gathering in the memory of Ben Barka, 56 years after the kidnapping and abduction of the Moroccan Third World leader. Friday, October 29, 2021 at 6:00 pm Boulevard Saint-Germain in front of the Brasserie LIPP. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo by Karima Boudou.Conducting research on Mehdi Ben Barka in the archives of the International Institute for Social History (IISH), February 2020 in Amsterdam. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo by Karima Boudou.Event BOOKS with Karima Boudou at Witte de With Center for Contemporary Art, October 2020, Rotterdam. In this BOOKS program, art historian and curator Karima Boudou opens up her research into the remarkable life and archive of Mehdi Ben Barka. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024.Books by Mehdi Ben Barka from the private archive of Karima Boudou. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024.Photo Karima Boudou. Event BOOKS with Karima Boudou at Witte de With Center for Contemporary Art, October 2020, Rotterdam. In this BOOKS program, art historian and curator Karima Boudou opens up her research into the remarkable life and archive of Mehdi Ben Barka. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo Karima Boudou.Development of the research line in the office in Schaerbeek – with material from the private archive of Karima Boudou. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo Karima Boudou.Announcement for a conference, in the frame of the project The Color Curtain and The Promise of Bandung, Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive and Städelschule, organized by Philippe Pirotte, 21 October 2021. Image courtesy Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive and Städelschule.Fragment of a press article on Mehdi Ben Barka, “Morocco – The Challenger”, published in Time Magazine, September 1959. Photo courtesy the Ben Barka Family Archive.


Tristan Deschamps

Quoi de neuf depuis Jeunes Commissaires ?

Depuis que j’ai participé au programme Jeunes Commissaires, j’ai eu la chance de travailler sur différents projets d’exposition, seul, mais aussi avec le project space que je co-dirige avec Cristina Ramos et Flavio Degen, +DEDE. Et surtout de développer davantage mon émission de radio « The Eggman Gallery Radio Hour », que j’ai créée en 2020 avec mon ami Sebastian Fuller. Je suis très heureux que nous ayons maintenant une diffusion bimensuelle sur Cashmere Community Radio à Berlin.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Je viens de rentrer à Berlin de Bangkok où je travaillais sur mon exposition « stricte intimité » qui a été inaugurée à la Biennale de Bangkok le 26 février. C’est un beau projet, une exposition de groupe avec 9 artistes, qui a été retardée ces deux dernières années à cause de la pandémie, je suis très reconnaissant qu’elle ait finalement pu avoir lieu. Ce projet a été, et est toujours, un grand sujet de préoccupation pour moi, car je m’efforce de construire une relation durable entre ma pratique et la scène de l’Asie du Sud-Est.

Quel est ton projet de rêve ?

Pouvoir co-curater une exposition avec des personnes de différents domaines d’expertise et avec des artistes et autres professionnels extérieurs à l’art contemporain, et surtout avoir suffisamment de temps pour la préparer. En raison de mes autres activités et surtout de mon travail alimentaire, il est souvent difficile d’allouer tout le temps nécessaire à la planification idéale d’une exposition.

Stricte intimité, exposition curatée par Tristan Deschamps, Biennale de Bangkok 2022. Crédits photos: @beebaa


Diane Turquety

Quoi de neuf depuis Jeunes commissaires ?

J’ai collaboré à Sismographie des luttes. L’exposition a circulé à Dakar, Rabat, New York et Marseille. Elle offre un récit, depuis les revues non-européennes, des luttes d’émancipation menées aux 19e et 20e siècles. J’ai aussi été lauréate avec Victorine Grataloup de l’appel à projet curatorial de Mécènes du Sud, Montpellier-Sète. Aube immédiate, vents tièdes, a réuni 12 artistes contemporains autour du post-exotisme, oeuvre littéraire d’Antoine Volodine – une manière encore, d’affirmer les possibles de la fiction au coeur du politique.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Je conduis actuellement le projet “Partage d’archives du 1er festival culturel de Dakar 1966”. Ce projet est porté dans le cadre du programme de recherche interdisciplinaire du Labex “Les passés dans le present”. Il fédère partenaires africains et européens pour rendre accessibles les archives papiers, radio et cinema de cet événement essentiel de l’histoire du panafricanisme. Des outils numériques en ligne sont développés et des manifestations scientifiques et culturelles sont menées à Paris et à Dakar.

Quels sont vos projets à venir?

La Biennale de Dakar ouvre le 19 mai et pour ma part, du 25 au 27 mai, je serai avec l’ensemble des partenaires du projet “Partage d’archives” à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Au programme : journée d’études, séminaire interdisciplinaire, cycle de projections en lien avec la programmation de films panafricains “Tigritudes” (prog. Valérie Osouf et Dyana Gaye) et une exposition d’archives photos à la Bibliothèque de l’UCAD pour la Biennale OFF.

Sismographie des luttes, FID / La compagnie, Marseille, photo Sébastien Arrighi

Aube immédiate, vents tièdes. Dimitri Robert-Rimsky, photo Elise Ortiou Campion

Aube immédiate, vents tièdes. Dimitri Robert-Rimsky, photo Elise Ortiou Campion

Festival de Dakar 1966, photo Maya Bracher, musée d’ethnographie de Neuchâtel Affiche de l’événement Replay ! Dakar 66, septembre 2021, musée du quai Branly – Jacques Chirac

Biennale OFF Dakar 2022Tigritudes


Marianne Derrien

Pouvez-vous nous parler de votre expérience Jeunes Commissaires?

C’était en 2019 pour l’exposition collective SOME OF US, j’ai été commissaire associée  aux côtés de Jérôme Cotinet-Alphaize, commissaire invité. Dans la continuité de certains de mes projets, j’avais ce désir de contribuer à un projet conséquent dédiée à la scène française et à sa diffusion à l’international, notamment en Allemagne de par ma double culture franco-allemande. Faire ce panorama de la scène française à travers plus d’une centaine d’artistes contemporaines a été et reste un engagement fort pour plus d’égalité de genre en art contemporain.

Quoi de neuf depuis Jeunes Commissaires?

Depuis l’exposition en Allemagne, SOME OF US est devenue une plateforme curatoriale et éditoriale que nous avons fait évoluer avec Jérôme Cotinet-Alphaize et d’autres commissaires et critiques d’art pour oeuvrer à la visibilité et la diffusion des artistes contemporaines en France et à l’international. Pour ce faire, nous travaillons activement à la parution d’une anthologie dédiée aux artistes contemporaines qui retrace 20 ans d’art contemporain en France. Aussi, depuis 2020, j’ai commencé une résidence curatoriale et de recherche au Wonder à Clichy, lieu autogéré par des artistes.

Quels sont vos objectifs pour les années à venir?

En tant que travailleuse indépendante, enseignante et responsable associative, SOME OF US participe à un projet plus global pour plus de droits et d’égalité. Ayant une vision inclusive de la création contemporaine tant dans sa diversité que sa pluralité, mon désir est de créer et de partager des outils de travail et de réflexion sur l’art contemporain. Ce soutien majeur à la création émergente en France et à l’international est important selon moi afin de porter des projets plus ouverts, solidaires et ancrés dans notre temps avec d’autres commissaires pour être toujours au plus près des artistes.

SOME OF US, an overview on the French art scene, NordArt Kunstwerk Carlshütte, 2019. Crédit photo : Salim Santa Lucia

Diamants rouillés, une exposition sentimentale, avec Tania Gheerbrant, Youri Johnson, Roy Köhnke, Diego Wery, Le Point Commun, Annecy, 2021, crédit photo : Salim Santa Lucia

Transit, Delphine Reist et Laurent Faulon, Le Wonder, 2021, texte pour l’exposition en collaboration avec le graphiste Cédric Pierre, crédit photo : Salim Santa Lucia

François Dufeil, catalogue monographique, La Graineterie, graphisme : Cédric Pierre, 2022, crédit photo : Cédric Pierre

SOME OF US, graphisme : Huz & Bosshard, 2021

Aëla Maï Cabel, 27ème édition Première, 2021,, Centre d’art contemporain Meymac, 2021-2022, crédit photo : Aurélien Mole

Lilas Rozé, 27ème édition Première, 2021, Centre d’art contemporain Meymac, 2021-2022, crédit photo : Aurélien Mole

Théophile Péris, 27ème édition Première, 2021, Centre d’art contemporain Meymac, 2021-2022, crédit photo : Aurélien Mole


Sophie Lapalu

Doutes, Embed 2019

En quoi votre expérience Jeunes Commissaires a-t-elle nourri votre pratique d’aujourd’hui?

Suite au workshop mené par La Biennale de Berlin, j’ai collaboré avec diverses personnes rencontrées à cette occasion : Dan Meththananda m’a invitée à contribuer à son ouvrage Night Shifter, ou bien j’ai invité Rachel Dedman pour un dossier sur la scène de Beyrouth pour la Belle Revue (je fais partie du comité de rédaction).

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Je mène une recherche à l’intersection des féminismes intersectionnels et de la recherche-action, plus particulièrement autour de la performance comme espace d’expression de voix minoritaires, dans des espaces non dédiés. Je m’intéresser aux tactiques frivoles, aux types de détournements et de résistances destinées à s’octroyer des espaces et prendre la parole. Je publie des entretiens à ce sujet sur *DUUU Radio.

Quels sont vos projets à venir?

Depuis 2019, avec l’artiste Fabrice Gallis nous portons un projet un peu fou, qui consiste à embarquer des œuvres à bord d’un voilier de 7,6m. Les artistes définissent les modes d’activation et d’existence des œuvres en fonction des possibilités offertes par un tel contexte. Cet été, nous allons naviguer de Cherbourg à Marseille avec cette fois les artistes elleux-mêmes à bord ! Je travaille également à l’édition d’une compilation des invitations faites à l’ESACM autour des enjeux du féminisme intersectionnel dans le champ culturel.

Valentine Traverse, activation de Peinture / Partition, Douarnenez, 21 août 2021

Repas-débat art et recherche-action, Greylight Project, Bruxelles, 2019

Fabrice Gallis et Sophie Lapalu, Embed, around press, 2021

Flora Moscovici, Festival de l’inattention, Glassbox, Paris, 2016

Ghita Skali, Hotel Cosmos, Clermont Ferrand, 2018

Liv Schulman, Hotel Cosmos, Clermont-Ferrand, 2018 @Mickael Collet

Rachele Borghi, invitation au sein du workshop Art et recherche-action, Fructôse, Dunkerque, 2019 Simon Bergala, Veste de mer, Port Blanc, 9 août 2021

Steve Giasson, Festival de l’inattention, Quebec, 2018 @cfo Sophie Lapalu, Street Works, New York, 1969, Presses Universitaires de Vincennes, 2020 Tim Messailler, Festival de l’inattention, Quebec, 2018