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Les Vitrines 2024 – Exposition d’Arthur Gillet – « Tout ce dont vous n’avez jamais entendu parler »

Les Vitrines est un espace d’exposition consacré à la scène artistique française, initié par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne et de l’Institut français de Berlin, dont la direction artistique est confiée en 2024 à la commissaire d’exposition Lisa Colin et l’identité visuelle au studio Kiösk.

Nouvelles langues

Cette année, Les Vitrines accueillent tour à tour les artistes Arthur Gillet et Lou Masduraud à prendre part à une révolution romantique. De la peinture sur soie à la patine du bronze, leurs pratiques singulières et minutieuses détournent les savoir-faire traditionnels, et dévoilent des mondes merveilleux, jusqu’ici occultés. Les fresques spécialement créées pour l’occasion prônent le temps long, l’interrelation et la réhabilitation du soin et de l’écoute comme forces indispensables à la reconstruction d’un monde commun.

Arthur Gillet

Tout ce dont vous n’avez jamais entendu parler

08.03 – 15.06.2024

Vernissage le jeudi 7 mars à 19h et performance d’Arthur Gillet à 20h en entrée libre

C’est au travers d’une peinture sur soie de vingt-cinq mètres de long, qu’Arthur Gillet retrace son parcours, conscient de sa difficulté à s’adapter au monde et à l’autre. Cette fresque, à la fois personnelle et universelle, témoigne de la vie d’un CODA – Child of Deaf Adults [enfant entendant de parents sourds], dévoilant des aspects souvent méconnus de la vie des sourd·es et des enjeux socioculturels liés à cette divergence. Par un ensemble de figures, l’œuvre transcende les barrières linguistiques, et explore les subtilités de la communication non-verbale.

D’une flèche qui traverse l’oreille de sa mère, la peinture évoque la perte de son audition, et les étapes de vie qui en découlent : son éducation au couvent où on lui interdit de signer, sa participation au Réveil Sourd – mouvement pour la réhabilitation de la Langue des Signes Française, la naissance d’Arthur et son intégration difficile, situé entre le monde des sourd·es et des entendant·es, l’isolement social, les moqueries et la violence de la différence, avant de trouver, chacun·e, une forme d’émancipation dans les nouvelles technologies. Arthur Gillet s’inspire des enluminures de Cristoforo de Predis, un artiste sourd du Moyen Âge italien, notamment dans l’usage de couleurs vives et la représentation de structures symboliques : les architectures – reclusoir, église, porte, tours – sont autant de lieux d’isolement que de franchissements pour ces personnages, guidés par des présences invisibles. L’iconographie dévoile le rôle souvent occulté de la religion dans l’histoire des sourd·es, où la confusion entre surdité et déficience mentale a conduit à la réclusion et à la stigmatisation. Néanmoins, la figuration, art déjà employé dans les églises pour transmettre le contenu d’un livre à une population analphabète, ne s’est pas arrêtée à une dimension purement pédagogique ou décorative. Les fresques du couvent San Marco de Fra Angelico étaient destinées à devenir un support au dialogue intérieur. Il apparaît dans les cultures sourde et CODA, la conviction qu’au-delà d’une dialectique occidentale (platonicienne, chrétienne ou moderne) l’image n’est pas le substitut d’une vérité intellectuelle qui lui serait supérieure, mais une expression à part entière, riche et pleine de sens, capable de pallier les limites du verbe.

Pour autant, jusqu’en 2005 être sourd·e ou CODA signifie ne pas avoir de langue maternelle. En 1880, le congrès de Milan réunit deux-cent-vingt-cinq « spécialistes » dont seulement trois sourds, et conclut à la nécessité de promouvoir la méthode oraliste au détriment des langues visuelles. Les langues des signes sont interdites jusqu’en 1991[1], et reconnues progressivement en Europe comme langues officielles dans les années 2000 (en France en 2005). L’oralisme exige des personnes sourdes une intégration forcée par mimétisme, au prix de méthodes douloureuses et mutilantes (appareils, trépanations). S’inscrivant dans une pédagogie qui impose que l’on entende et parle avant d’écrire, l’oralisme dénigre les capacités et l’intelligence propres à chaque individu. Des méthodes d’apprentissage forcé se développent, Cet enfant sera comme les autres : il entendra, il parlera[2]. En conséquence, en France en 2003, parmi les deux millions de personnes nées sourdes, l’illettrisme est massif et atteint les 80%[3]. C’est le cas de la mère d’Arthur, qui obtient en 1971 le seul diplôme à sa portée, un certificat d’aptitude professionnelle en Arts Ménagers. Elle participe dans les années 70-80 au Réveil Sourd, mouvement militant pour une éducation bilingue de l’enfant sourd·e, conjointement aux luttes féministes, antiracistes, LGBTQ et décoloniales, qui défendent leurs reconnaissances et leurs droits. C’est par cette rencontre avec d’autres personnes sourdes, que sa mère apprend à l’âge de 17 ans sa « langue naturelle », la langue des signes.

Revenant sur des faits parfois traumatisants, Arthur Gillet rend visible des conditions socio-politiques méconnues, et met en lumière l’inversion de la parentalité qui s’opère fréquemment : les enfants CODA se voient jouer le rôle d’intermédiaire ou de parent auprès d’une société entendante validiste (recherche de travail, traduction, socialisation, intégration). Ainsi, il révèle l’impact majeur des avancées technologiques, telles que l’invention du minitel, du téléphone, de la lampe-flash radio Lisa (qui traduit le son en lumière), ou du télétexte Antiope (pour la transcription en direct des dialogues et sons des films, spatialisés par un code couleur) qui ont non seulement facilité la communication et la sociabilisation, mais ont surtout contribué à l’autonomisation des personnes sourdes. Dans sa fresque, l’artiste développe une iconographie multiple de l’invisible, où la technologie prend le pas sur la religion : les anges sont remplacés par des écrans annonciateurs, le clocher de l’église par une tour de transmission, les rayons sacrés sont des ondes radios. Le 21e siècle devient alors l’époque de la magie, les choses adviennent sans qu’on en comprenne leur fonctionnement. Dans la lignée d’Hilma af Klint[4], dont les carnets et peintures sont empreints de spiritisme, l’œuvre d’Arthur Gillet est un portail vers d’autres dimensions, où le réel cohabite avec le fantastique. L’emploi de la figuration rend visible une condition physique qui ne l’est pas, contrant sa « monstruosité », c’est à dire précisément son manque de représentation. Les nouvelles technologies ont également apporté une grande visibilité au mouvement, une représentation politique autogérée, à l’instar d’autres minorités.

La fresque, éclairée par l’arrière, prend des allures de vitraux ou d’écran, et se déroule comme une pellicule cinéma : en longeant la vitrine, on découvre une suite d’images qui s’animent, témoin silencieux de la vie d’un CODA. Entre la revendication d’être « comme les autres » et celle d’être reconnu dans sa spécificité, Arthur Gillet déconstruit les stéréotypes et dépeint la surdité non pas comme une incapacité mais comme une divergence physique, d’intelligence et de sensibilité. Tout ce dont vous n’avez jamais entendu parler est un manifeste visuel ; le témoignage poignant d’une lutte pour l’inclusion et la reconnaissance culturelle.

Lisa Colin

[1] Dès 1975, des associations comme l’IVT – International Visual Theatre vont enseigner en Île-de-France la Langue des signes française. C’est en 1991 que l’amendement « Fabius » reconnaît aux familles le droit de choisir une communication bilingue dans l’éducation de leurs enfants. Ce décret sera très peu respecté, seuls 1 % des élèves sourd·es ont par la suite accès à ces structures.

[2] Marcelle CHARPENTIER, Cet enfant sera comme les autres : il entendra, il parlera. Dès l’âge de la maternelle (Éditions sociales françaises, Paris, 1956).

[3] Brigitte PARRAUD et Carole ROUDEIX, « Bibliothèque, lecture et surdité », BBF – Bulletin des bibliothèques de France (En ligne, 2004).

[4] Peintre suédoise (1862-1944), qui a voué sa vie et son travail à l’exploration de l’invisible.

Arthur Gillet (né en 1986, vit et travaille à Paris) est un artiste plasticien et performeur. Diplômé de l’École des beaux-arts de Rennes, il se forme parallèlement à la danse contemporaine au Musée de la danse. Il grandit en transition de genre, dans une famille sourde et neuro-atypique en marge du marché du travail. Dans ses travaux, Arthur Gillet approfondit les thématiques du désir, de l’identité, de la lutte sociale et des médias ; par sa pratique de la performance et du happening, il investit les espaces publics ou institutionnels. Il est marqué par les autrices et artistes qui ont accompagné son parcours de transition : Naoko Takeuchi, Jane Austen, Valtesse de la Bigne, Virginia Woolf, Murasaki Shikibu, Isabelle Queval, Geneviève Fraisse, Elisabeth Lebovici. Arthur Gillet a présenté son travail en France et à l’international, au CAC Brétigny, au Palais de Tokyo (Paris), à PROXYCO Gallery (New-York), au Transpalette – Centre d’art contemporain de Bourges, entre autres.

Site internet : https://arthurgillet.com/

Instagram : @arthurouge

Crédits photos : Kathleen Pracht

Kiösk est un studio de design graphique basé à Ivry-sur-Seine. Le duo composé d’Elsa Aupetit et Martin Plagnol dessine des identités visuelles, des sites Internets, des affiches, des éditions, des signalétiques, dans le cadre de la commande publique comme privée. Ils ont également fondé la maison d’édition indépendante Dumpling Books.

Studio Kiösk 

Instagram : @studio_kiosk

LES VITRINES 2022 | Exposition du duo Ferruel & Guédon

19 octobre 2022 – 08 janvier 2023

AFFG est un duo d’artistes françaises, composé d’Aurélie Ferruel (née en 1988) et de Florentine Guédon (née en 1990), qui travaillent ensemble la sculpture et la performance depuis une dizaine d’années. Nourri par les rites populaires et les savoir-faire régionaux, leur travail s’appuie sur des traditions ancestrales qu’elles tentent de dépasser. En s’affranchissant des héritages avec humour, spontanéité et sens critique, elles donnent à voir un monde imaginaire construit à partir de matériaux vivants dans une économie de moyens. Pour Les Vitrines de l’Institut Français de Berlin, le duo s’interroge sur le rôle de la vitrine. Espace sacré, muséal, commercial, espace de protection, de tentation, de conservation. Les réflexions d’AFFG explorent la place d’un monde vivant mis sous cloche, privé de son évolution naturelle. La scénographie imaginée questionne notre lien sensoriel à l’heure de toutes les crises et dépoussière l’espace traditionnel de la vitrine pour devenir le théâtre de nouvelles fabulations.

LES VITRINES 2022 | Philipp Röcker – Sentimental building

08 juin 2022 – 09 octobre 2022

Pour l’exposition Sentimental building, l’artiste Philip Röcker présente pour la première fois un ensemble de bronzes de tailles et formes variées qui explorent l’idée du soin et d’attention portée à la matière. Il y parvient par étapes qui tendent à transformer l’éphémère en impérissable. Sur du sable, il dessine au doigt des formes libres dont l’empreinte est ensuite coulée en cire puis en bronze. Allongées au sol, accoudées au mur, en équilibre, chaque pièce réclame une proximité du spectateur pour observer la douceur de l’irrégularité autant que la fragilité d’un matériau robuste. L’espace surélevé des Vitrines conduit notre regard vers la lecture d’une multitude de caresses en volumes qui selon leur combinaison construisent un répertoire de formes diverses – une lettre, un volume, un moulage. L’artiste rattache ses constructions sentimentales aux œuvres paléolithiques dont la plupart restent aujourd’hui énigmatiques. Il y ajoute ici la possibilité de devenir sculptures, et y oppose la noblesse du bronze à la simplicité d’un geste.

LES VITRINES 2022 | Raphaël Larre – Forêt intérieure

Initiées depuis 2021, « Les Vitrines » sont un espace d’exposition dédié à la scène artistique française, mis en place par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne et l’Institut français de Berlin. Cette année, la direction artistique des Vitrines est confiée à la commissaire Anne-Laure Lestage et l’identité visuelle au Studio Haberfeld.

18 février 2022 – 29 mai 2022

À la recherche de nouvelles formes de fabrication du trait, l’artiste français Raphaël Larre dessine. Guidé par le mouvement, sa recherche sur papier, animée ou performée, représente les choses de la vie – la rue, les gens, la nature – sans hiérarchisation. L’œuvre murale Forêt intérieure, produite pour Les Vitrines, aborde la question fondamentale de la place de la nature dans nos villes. Combinaisons de dessins végétaux réalisés sur le vif dans un parc berlinois et de motifs décoratifs allemands travaillés en atelier, l’artiste superpose les lignes autant qu’il les oppose. Traditionnellement présent dans les intérieurs cossus, un papier peint se retrouve déchiré de multiples façons pour révéler une végétation débordante traitée au fusain. Contradiction entre le monde domestique et sauvage, le geste vif de l’artiste rappelle que notre comportement intérieur peut avoir une action politique autant que poétique.

Les Vitrines 2023 – Exposition de Fanny Taillandier – « J’AI DEMANDÉ MA ROUTE AU MUR (il m’a dit d’aller tout droit) »

Les Vitrines est un espace d’exposition consacré à la scène artistique française, initié par le Bureau des arts plastiques de l’Institut français d’Allemagne et de l’Institut français de Berlin. Pour ce nouveau cycle d’expositions intitulé L’horizon des événements, la direction artistique est confiée à la commissaire Fanny Testas et l’identité visuelle au collective Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet et Léna Salabert). Trois artistes françaises, Vava Dudu, Lola Barrett et Fanny Taillandier, sont conviées à créer trois expositions tout au long de l’année qui invoquent de nouveaux récits et imaginaires sciences-fictionnels, et se prétendent capsules ou vortex temporels.

Si les espaces de libre circulation se développent autour du monde, ils s’accompagnent paradoxalement de frontières de plus en plus difficiles à franchir : murs, barbelés, patrouilles maritimes … Au libre-échange répond alors la militarisation, à la mobilité croissante, l’inflation de juridictions exceptionnelles faisant obstacle aux parcours humains. À la langue du droit et de ses limitations, par nature impersonnelle, répondent les chants collectifs des migrations, dont l’épopée est l’expression depuis la naissance de l’écriture.

Quel dialogue possible entre les normes juridiques, qui laissent passer ou barrent la route au nom de principes à géométrie variable, partout sur terre, et nos consciences individuelles et collectives, mues par le désir et la nécessité d’arpenter le monde ? En faisant dialoguer deux machines par essence incapables de s’entendre, l’exposition J’AI DEMANDÉ MA ROUTE AU MUR (il m’a dit d’aller tout droit) propose de donner à voir les impossibles accords de régimes de parole dont la légitimité ne naît pas au même endroit, et qui pourtant, par leurs forces respectives, forment le monde où nous vivons. Alors que la barre des 100 millions de personnes exilées dans le monde a été franchie en 2022, penser les frontières comme espace de dialogues multiples et de confrontation entre des imaginaires différents est une façon de donner la parole au futur.

Les œuvres de Fanny Taillandier sont accompagnées d’une sélection de photographies de Samuel Gratacap, issues de son travail Bilateral, publié en 2023.

L’identité visuelle des Vitrines 2023 a été confiée par Fanny Testas à la collective franco-belge Bye Bye Binary qui est à la fois une expérimentation pédagogique, une communauté, un atelier de création typo·graphique variable, un réseau, et une alliance. BBB explore la création de formes graphiques et typographiques adaptables à l’écriture inclusive.

Visual identity by Bye Bye Binary (Eugénie Bidaut, Roxanne Maillet and Léna Salabert-Triby)

Le vernissage a eu lieu le jeudi 12 octobre 2023 à partir de 19h avec une performance de Fanny Taillandier et Noé Balthazard.

 

Katharina Ziemke, exposition « Unwetter » (Intempéries)

Texte écrit par Lisa Colin dans le cadre de la bourse de voyage et de recherche Jeunes Commissaires 2023

De la peinture à la performance, en passant par l’art vidéo, l’artiste allemande Katharina Ziemke déploie un univers artistique cru et minutieux. Elle s’inspire des domaines de la science et des sciences humaines afin d’élaborer des séries d’œuvres empreintes de considérations écologiques, féministes ou médiatiques. Ses peintures grand format, sur toile de coton, dibond ou feuille de riz, dévoilent des scènes figuratives, aux couleurs vives, qui attrapent le regard et nous confrontent à des réalités inquiétantes.

Katharina Ziemke, Tempest #4, 2020, aquarelle sur toile de coton, 95 x 125 cm

Au printemps 2023, l’artiste est invitée en résidence à la Cité des Arts à Paris où elle déploie un ensemble de recherches sur les tempêtes, en tant que phénomènes météorologiques et métaphores des défis environnementaux actuels. Dans son studio, les peintures et œuvres vidéo présentent une diversité de perspectives relatives aux tempêtes, soulignant en particulier les faits que nous pensons connaître.

Lors du voyage de recherche à Berlin, je rencontre à nouveau Katharina Ziemke qui me propose le commissariat de son exposition Unwetter. Entre représentation et abstraction, rêve et réalité, le corpus d’œuvres met en lumière des intempéries à travers le monde. Les peintures à l’huile ou à l’encre sur papier de riz capturent la beauté sublime et la force destructrice des tempêtes, bénéficiant de la capacité du médium à transmettre des couleurs et des textures intenses et émouvantes.

 

Vue de l’exposition Unwetter, Humboldt Universität zu Berlin du 28.09 au 10.11.2023 © Stefan Klenke

Conçue comme une installation globale en dialogue avec l’architecture de la Humboldt Universität, l’exposition invite le public à déambuler entre les œuvres, mêlant peintures, vidéos et performances. Au centre, la série ‘Episode : Sturm’ collecte les réflexions de différents acteurs de la société : responsable RSE, politicien, chimiste, scientifiques et adolescents. Le dessin qui apparaît peu à peu à l’écran se juxtapose aux interviews, qui abordent les thèmes de la durabilité, des politiques de santé, des technologies futuristes, de la biodiversité, de l’inaction comme de l’adaptation. L’installation offre une réflexion sur notre responsabilité environnementale commune face au changement climatique.

 Vue de l’exposition Unwetter, Humboldt Universität zu Berlin du 28.09 au 10.11.2023 © Stefan Klenke

Si ces fragments subjectifs donnent inévitablement à l’œuvre une teinte mélancolique, Katharina Ziemke nous encourage à nous défaire de cette humeur. L’exposition souligne la nécessité de réunir l’art et la science pour mieux comprendre les phénomènes et les émotions qui nous traversent. Unwetter est une expérience poétique, pour laquelle le public est invité à considérer les catastrophes actuelles d’un nouvel œil : l’installation accueille de nombreux débats, performances, cours universitaires, visites guidées et ateliers, pour repenser ensemble nos engagements.

En savoir plus sur Lisa Colin

La bourse de voyage et de recherche est une initiative du BDAP, et un projet soutenu par l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse).

« Il y aura des tempêtes et des tornades. »* — Clara Jo, Nests of Basalt, Nests of Wood

Texte écrit par Sarah Lolley dans le cadre de la bourse

de voyage et de recherche Jeunes Commissaires 2023

 

Le second volet de l’exposition « Indigo Waves and Other Stories. Re-Navigating the Afrasian Sea and Notions of Diaspora » s’est tenu du 6 avril au 13 août 2023 au musée berlinois Martin-Gropius-Bau. Il réunissait une trentaine d’artistes autour de la mer Afrasienne[2], de son potentiel narratif, et de sa capacité à lier – par l’eau, mais pas uniquement – les continents de l’Afrique et de l’Asie. Curatée par Natasha Ginwala, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung avec Michelangelo Corsaro, l’exposition visait à mettre en exergue les superpositions et transferts diasporiques entre les deux régions, la mer Afrasienne se muant en « horizon commun révélant les nuances d’un parcours culturel, linguistique, politique et historique depuis les temps anciens jusqu’à aujourd’hui[3] ». L’eau s’envisage dès lors comme outil discursif, agent révélateur d’histoires niées, oubliées, historiques ou fictionnelles, vecteur de liens géographiques et temporels.

Parmi les nombreuses œuvres qui ponctuaient le parcours des visiteur·ices – des peintures textiles de Lavanya Mani aux sculptures en caoutchouc naturel de Rossella Biscotti – Nests of Basalt, Nests of Wood de l’artiste Clara Jo frappe par sa capacité à incarner avec justesse la propension de la fiction à mettre en lumière les cicatrices et traumatismes profondément ancrés dans certains lieux. Ici, il est question de trois d’entre eux : un cimetière anonyme à Albion sur l’île Maurice ; Flat Island, un îlot inhabité situé à 12 km au large de la côte nord de cette même île et utilisé comme station de quarantaine au XIXe siècle[4] ; et un troisième espace fictionnel, brillamment conçu en animation 3D par l’artiste Noam Rezgui.

Écran blanc. La vidéo débute par un piqué dans les nuages qui dévoile un monde insulaire sombre et quasi-dystopique. Une superposition de deux voix – illustration par le son du lien intergénérationnel entre l’oiseau-narrateur, un paille-en-queue endémique, et ses aïeuls – nous conte une histoire. Celle de bipèdes sans plumes débarquant un matin, sous l’œil inquisiteur des créatures des îles et des mers, mais aussi celle transmise oralement au volatile par les générations précédentes, antérieures à la présence humaine sur l’île.

© Courtesy of Clara Jo, extrait de son œuvre vidéo « Nests of Basalt, Nests of Wood »

Cette idée de transmission inter-espèces et entre les générations est primordiale dans l’œuvre où le chant des oiseaux “trouve son chemin jusqu’aux antennes des insectes et les entrailles des crabes”. Fruits de ses recherches archivistiques, les scènes en animation 3D rendent compte de mythes océaniques auxquels se mêlent symboles et anecdotes tirées de théories conspirationnistes ou encore des fragments de remèdes médicinaux datant du XIXe siècle. L’ensemble constitue un espace où questionner les narrations édulcorées et aseptisées d’un passé “officiel”, une troisième voie·x, à la manière de ce troisième lieu en 3D qui se meut sous nos yeux.

Quittant le monde terrestre, Clara Jo nous fait ensuite visiter les abysses, dévoile un monde sous-marin fantasmé, illustre visuellement là d’où vient “le grondement qui s’échappe des profondeurs” évoqué par l’oiseau.

© Courtesy of Clara Jo, extrait de son œuvre vidéo « Nests of Basalt, Nests of Wood »

Le paille-en-queue comme narrateur s’est imposé à Clara Jo et à l’écrivain Aqiil Gopee, à l’origine du texte de la voix off, alors qu’ils étaient en mission archéologique à Flat Island. De toute part, des nids les contraignent à changer leurs trajectoires, à s’adapter au terrain, formant une cartographie d’un nouveau genre et muant le volatile en forme d’animal-guide spirituel associé, dans leurs esprits, à la mission qu’ils étaient venus mener. Quant à la perspective aérienne, si elle peut évoquer une forme de vision impérialiste, elle est en réalité l’outil qui permet à Clara Jo de nous faire voir les fissures – entre autres géologiques – des espaces qu’elle dépeint depuis des niveaux, échelles et points de vue variés que seule la vue en plongée permet.

L’oiseau commente la fouille archéologique qui se déroule sous nos yeux, celle d’humains qui tentent de comprendre, en explorant les empreintes matérielles,  comment et pourquoi leurs ancêtres sont venus ici il y a plus d’un siècle. Parallèlement, il raconte aussi la colonisation de Flat Island par des “monstres de démesure” se faisant construire des nids de basalte “par ceux qu’ils prenaient pour des serviteurs”, qui, eux, vivaient dans des nids de bois branlants. Il souligne également que si la trace des nids de basalte perdure jusqu’à nos jours, les nids de bois ont été balayés par le temps, mettant en relief le fait que “tous finiront par être oubliés, mais certains plus que d’autres”. Par Nests of Basalt, Nests of Wood, l’artiste née aux États-Unis et basée à Berlin nous invite ainsi à participer à sa réflexion autour de l’imaginaire nautique, de la colonisation et de ce qu’il en reste, mais aussi autour des notions de décomposition et de détention, propres aux espaces qu’elle illustre : un cimetière aux tombes sans épitaphes et un lieu de quarantaine.

© Courtesy of Clara Jo, extrait de son œuvre vidéo « Nests of Basalt, Nests of Wood »

Cette œuvre vidéo révèle aussi une certaine histoire des épidémies, à rebours de celle traditionnellement racontée à travers un prisme colonial. L’artiste y explore les liens entre la diffusion de maladies d’origine hydrique et les réseaux mercantiles qui ont dessiné les géographies coloniales, tous deux assujettis aux vents des moussons. Cette œuvre est également un écho à d’autres précédemment réalisées par Clara Jo, notamment sa vidéo De Anima (2022). Dans cette dernière, elle aborde la manière dont la peur de la contamination par le monde non-humain est alimentée par les divers systèmes économiques, métaboliques, raciaux ou de genre intrinsèquement imbriqués dans le système de santé mondial, ce que la récente crise sanitaire a largement mis en lumière. Plus généralement, les deux vidéos soulignent notre capacité à oublier les pans les plus traumatisants de l’histoire.

Dans Nests of Basalt, Nests of Wood, Clara Jo livre une ode contre l’oubli, un hommage aux secrets que l’eau garde en son creux et vient déverser sur les rivages, à ceux nichés dans les fissures de l’île où se réfugient les oiseaux quand le ciel se trouble. Mêlant archives, faits scientifiques et mythes existants, elle emprunte un chemin liminaire où la narration spéculative permet, non pas de combler les manquements d’une histoire coloniale biaisée, mais plutôt de souligner que ces lacunes existent et d’ainsi « remonter la trace[5]» d’histoires tues.

La fin de la vidéo s’apparente à l’œil d’un cyclone, ce temps calme suspendu au milieu de la tourmente similaire à celui de la commémoration abordé par l’artiste dans son œuvre. Ce temps qui augure de nouveaux tumultes à venir, ce temps qui, loin de constituer une fin en soi, est un rappel pour demain : “Il y aura des tempêtes et des tornades”.

Sarah Lolley

Plus d’information sur Sarah Lolley

La bourse de voyage et de recherche est une initiative du BDAP, et un projet soutenu par l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse).

 

[*] Extrait de Clara Jo, Nests of Basalt, Nests of Wood, Installation vidéo 4K, Son stéréo, 24’59”, 2023.

[2] Dans l’exposition, John Njenga Karugia souligne l’héritage colonial du terme “océan Indien” et encourage l’utilisation du terme “mer Afrasienne” qu’il justifie ainsi : « Chaque communauté avait un nom pour désigner cette masse d’eau océanique. […] L’utilisation du terme « océan Indien » comme perspective analytique brouille et bloque de nombreuses questions liées au cosmopolitisme de ces espaces océaniques. Elle impose également une identité ethnique et nationale « indienne » à des géographies qui ont leurs propres ethnies et nations. La perspective de l’océan Indien nous limite également au littoral, c’est-à-dire à la rencontre des eaux océaniques et de la Terre. En revanche, la perspective de la mer Afrasienne ouvre des possibilités de réflexion sur les nombreuses dynamiques qui relient l’Afrique et l’Asie sans se limiter au littoral. »

[3] Texte introductif de l’exposition.

[4] Au cours de l’épidémie de choléra dans les années 1850, celle de paludisme des années 1860 ou encore de peste bubonique au début des années 1900, Flat Island était une station de quarantaine majeure dans la région. Les malades, principalement des travailleur·euses ou ancien·nes travailleur·euses, passager·es libres et Mauricien·nes y étaient placé·es pour être séparé·es du reste de la population.

[5] E. Boehmer, A. Mondal, “Networks and Traces”, Wasafiri, n°27, 2012, p. 31.

Bourse de voyage et de recherche 2023 – Appel à candidature

BOURSE DE VOYAGE ET DE RECHERCHE EN ALLEMAGNE

Date limite de candidature : 02.05.2023

La scène artistique allemande est mondialement reconnue par son dynamisme. A travers un grand nombre de structures et manifestations artistiques réparties sur l’ensemble de son territoire, l’Allemagne offre de nombreuses opportunités pour les jeunes curateur.ice.s.

Le Bureau des arts plastiques propose deux bourses de voyage et de recherche vers l’Allemagne s’adressant aux commissaires d’exposition français.e.s ou travaillant en France qui mènent des projets dans le domaine de l’art contemporain.

La bourse est dotée de 1.100 EUR TTC, et permet de couvrir, même partiellement, les frais de voyage et/ou d’hébergement. Les frais de matériel et les honoraires ne sont pas pris en charge.

Retrouvez notre article dédié sur les conditions d’éligibilité et de réalisation de la bourse de voyage et de recherche. 

 

Mission Transmediale – Jade Barget

Le festival transmediale propose de nouvelles perspectives sur l’évolution des technologies et invite à réfléchir aux façons dont ces technologies transforment nos sociétés post numériques. En tant que curatrice indépendante, je m’intéresse aux cultures de l’écran et de l’image en mouvement, notamment à l’influence de l’évolution des médias sur nos subjectivités, nos mémoires et nos histoires. À travers le programme Jeunes Commissaires, je me suis retrouvée parachutée au sein de l’observatoire spéculatif qu’est la transmédiale, en pleine phase de conception du festival 2021-22. Cette expérience m’a fait réfléchir aux formes curatoriales discursives, et m’a encouragée à aborder les problématiques de mes recherches de manière technique, appliquées à notre monde computationnel. It’s a match.

D’octobre 2021 à février 2022, j’ai travaillé à distance à la réalisation du symposium This is Not Anarchy, This is Chaos, me rendant sur place à deux reprises, en novembre, et en février, pour la production du festival.

Le symposium de deux jours a eu lieu à la Haus der Kulturen der Welt, et a mêlé performances, projections, lectures, et discussions entre penseur·euse·s. Conçu comme une séance de binge-watching (visionnage boulimique), le symposium s’articulait autour de la notion du refus – ses formes possibles, son potentiel et ses limites.

Le premier jour fut consacré aux façons dont les algorithmes créent le désir, le fantasme et la foi dans notre ère de post-vérité. Le symposium proposa également une réflexion sur la force « atomisante » des algorithmes : la façon dont ceux-ci peuvent annihiler les formes de collectivité. Les penseur·euse·s invité·e·s ont réfléchi aux possibilités et limites du refus dans ce contexte computationnel régi par les algorithmes. Les invité·e·s étaient : Adam Bobbette, Antonia Hernández, Bassam El Baroni, Bassem Saad, Che Applewhaite, Distributed Cognition Cooperative (Anna Engelhardt, Sasha Shestakova), Donal Lally, Imani Jaqueline Brown, Laura Cugusi, MELT (Ren Loren Britton & Isabel Paehr), Nishant Shah, Paolo Gerbaudo, Robert Gerard Pietrusko, Phanuel Antwi, Sabine Gruffat, Xenia Chiaramonte, Zach Blas.

Le deuxième jour, le symposium porta une réflexion sur les stratégies de refus face à la dette et à la pénurie, proposant une étude des tactiques de l’évasion, du compromis, et de la spéculation, en donnant la parole à : Ahmed Isamaldin, AM Kanngieser, Bahar Noorizadeh, Byung-Chul Han, Cindy Kaiying Lin, Dele Adeyemo, Elaine Gan, Elsa Brès, Gary Zhexi Zhang, Jack Halberstam, Magda Tyżlik-Carver, Mary Maggic, Maya Indira Ganesh, Max Haiven, Olúfẹ́mi O. Táíwò, Patricia Domínguez et Nicole L’Huillier, Samir Bhowmik, Timothée Parrique.

Aujourd’hui, en juin 2022, quatre mois après la fin du symposium, certaines contributions continuent d’influencer mes pensées. Notamment, la lecture d’Olúfẹ́mi O. Táíwò, et celle de Phanuel Antwi. O. Táíwò analyse les crises telles que la crise écologique comme inscrite dans un système de distribution planétaire établi par l’impérialisme racial, lui-même construit sur le colonialisme et l’esclavagisme. Cet ordre ou système de distribution permet l’accumulation des denrées comme la richesse, le savoir ou encore la capacité de recherche dans le Nord, et les déchets toxiques, la pauvreté et la violence dans le Sud. Selon lui, la réparation passe par l’élaboration d’un nouveau système de distribution planétaire.

Phanuel Antwi, quant à lui, refuse de penser le rêve comme activité passive. Il parle du rêve anticolonial qui, en particulier s’il est un rêve partagé avec d’autres rêveurs, peut avoir une force d’organisation de luttes et de transformation du monde.

À la fin du symposium, nous nous sommes quittés, mais la séparation fut très courte : deux mois, pour être exact. Aujourd’hui, j’habite entre Berlin et Paris, et je travaille sur l’édition 2023 du festival.

Tianzhuo Chen The Dust, 2021, installation © Luca Giradini

Alaa Mansour, The Mad Man’s Laughter, 2021, still © Luca Giradini

#Throwbackto Jeunes Commissaires

Le Bureau des Arts plastiques lance sa nouvelle série #Throwbackto Jeunes Commissaires sur Instagram et sur son site internet. Sous forme de courts entretiens, nous avons choisi de donner la parole aux ancien.ne.s lauréat.e.s du programme Jeunes Commissaires. L’occasion de (re)découvrir le parcours professionnel et les activités récentes des anciens participant.e.s du programme.

Participant.e.s:

Agnès Violeau

Céline Poulin

Karima Boudou

Tristan Deschamps

Diane Turquety

Marianne Derrien

Sophie Lapalu

 


Agnès Violeau

Pouvez-vous nous parler de votre expérience Jeunes Commissaires?

Je m’appelle Agnès Violeau, je suis curatrice et écrivaine (1976, Paris). Mes recherches portent sur l’exposition en tant que phénoménologie. J’ai été invitée par JC en 2015 – 2016 dans le cadre de In Extenso, avec Mark Bembekoff, Céline Poulin, lornce Ostende et Karima Boudou pour explorer la performance en contexte d’espace public. En tant que principale intervenante aux côtés de Christian Jankowski et Léa Gauthier, j’ai axé mon intervention sur la notion d’interprétation. La dernière exposition dont nous avons assuré le commissariat, « A space is a space is a space » à DAZ en 2016, était un projet in situ, dans un espace public, mais aussi un projet en ligne et éditorial, visant à mettre en scène le contexte, la fugacité et la narration. Conçue comme une mise en scène performative, l’exposition comportait des ramifications sur le papier, dans les corps et sur Internet, sous la forme d’une expérience spatiale et temporelle.

Quoi de neuf depuis Jeunes Commissaires?

Je suis actuellement commissaire d’exposition et responsable des expositions et des publications au 49 Nord 6 Est Frac Lorraine, ainsi que curatrice indépendante. J’ai également enseigné le curating et l’esthétique à Paris et à Shanghai. Après la fin de ‘The Real Show’ – un concept copyleft mené par le Cac Bretigny (avec Céilne Poulin) qui reliera le CAC et le FRAC à Sandwich Bucharest, LCCA Riga et PLATO, Ostrava, je prépare une exposition au FRAC Lorraine avec les œuvres immatérielles de sa collection puisqu’elle sera immobilisée pour inventaire jusqu’en mars 2023. L’exposition mettra en valeur la seconde vie d’une œuvre et le matériau commun des objets. Elle engagera les visiteurs à co-créer l’exposition, dont ils seront la composante principale.

Quel serait le projet de vos rêves?

J’ai eu la joie de co-créer avec Sandwich Bucarest un projet finaliste pour le pavillon roumain à la dernière biennale de Venise et j’aimerais beaucoup revivre cette expérience. Le projet proposait une réflexion sur la destruction des œuvres d’art, un sujet qui est non seulement un élément clé de ma recherche, mais aussi une menace réelle quand on voit la situation de guerre mondiale actuelle. J’aimerais organiser une Biennale avec des thèmes comme la dématérialisation et les méta-situations comme lieux d’individuation. Dans cinq ans, j’espère pouvoir travailler avec des artistes et des auteurs d’autres disciplines sur de nouvelles formes et idées stimulantes qui me tiennent en vie.

‘Language is a skin’ au 49 Nord 6 Est Frac Lorraine, un spectacle solo de Hanne Lippard (rencontrée au KW à Berlin en 2015 après une rencontre avec les Jeunes Commissaires à DAZ) qui a eu lieu au Frac en 2021. Le spectacle, conçu sur le principe d’un jeu vidéo ou d’un livre dont vous êtes le héros, ouvre un espace réflexif autant que physique d’individuation à travers une série d’œuvres sonores et textuelles questionnant notre obsolescence programmée. Hanne Lippard (1984, Royaume-Uni, vit et travaille à Berlin) utilise sa voix comme matériau dans des installations, des textes ou des pièces sonores traitant des usages sociaux et de la prédominance de la voix féminine. L’exposition reflète son travail avec le métavers dans lequel nous naviguons, offrant un espace de libre expression comme alternative au patriarcat numérique.

Avec l’aimable autorisation de l’artiste et du Frac Lorraine, photos : Fred Dott.

‘Wax Figures’, une exposition personnelle de Delphine Balley qui a eu lieu au MAC Lyon en 2021. J’ai été invitée comme curatrice associée en 2019 par Matthieu Lelièvre avec une artiste que je ne connaissais pas auparavant . Les deux années de covid sont devenues l’occasion d’élaborer un projet situé avec l’artiste dont c’était la première exposition personnelle institutionnelle. L’exposition a été conçue comme une mise en scène de notre propre impermanence. L’ensemble du parcours, composé de vidéos, de photographies et pour la première fois de sculptures, était activé par les visiteurs et leur déplacement dans la structure du musée qui devenait un théâtre temporel – salles, couloirs et rideaux rapportés.

Courtesy de l’artiste et MAC Lyon, photos : Blaise Adilon


Céline Poulin

Three questions for… Céline Poulin - Exberliner

Comment votre participation à Jeunes Commissaires a-t-elle influé sur votre activité actuelle?

C’est amusant car j’ai rencontré Agnès Violeau – avec qui je suis maintenant co-commissaire d’une exposition au CAC Brétigny – il y a 7 ans avec JC, et nous avons réalisé ce merveilleux projet « A SPACE IS A SPACE IS A SPACE » avec J-P. Flavien. Quand j’ai rouvert le CAC Brétigny en 2016, Flavien et moi avons imaginé une nouvelle version de cette connexion entre l’espace d’exposition et l’espace d’internet pour faire suite à la question du flou entre espace privé et espace public (JUMP). Agnès faisait partie de nos invités bien sûr !

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Actuellement, je présente « The Real Show » au CAC Brétigny, où j’assure le poste de directrice depuis 2016. Agnès Violeau et moi codirigeons ce spectacle qui creuse et expose les mécanismes ascendants et descendants de la popularité et de ses représentations. Ce concept « copyleft » exploré à travers plusieurs opus, « The Real Show » sera présenté dans différents lieux à travers le monde. La première manifestation à Brétigny est l’épisode pilote d’une succession d’événements qui reprendront le modèle des séries télévisées ou des films, avec spin-off, prequel, reboot ou sidequel.

Quels sont vos projets à venir ?

Je veux aller plus loin dans ma recherche pratique en cours à la croisée de l’art contemporain et de l’éducation populaire, très liée aux travaux et recherches de Marie Preston. Je mène des projets au CAC Brétigny, comme ELGER avec de jeunes et brillants artistes (Juliette Beau Denès, Laura Burucoa, Morgane Brien-Hamdane, Pauline Lecerf, Vinciane Mandrin, Zoé Philibert, co-commissionné avec Fanny Lallart), et Ǝcole, un espace de discussion et d’expérimentation sur les pratiques et les savoirs en arts visuels, co-construit avec certains usagers du CAC.

Photo atelier été culturel Vinciane Mandrin Marolles en Hurepoix accueil de loisirs 19-07-21 Atelier avec Pauline Lecerf, à l’Ecole André Malraux à Villiers-sur-Orge.«ELGER», CAC Brétigny, 2021. Photo: © Louise Ledour. Vues de l’exposition «JUMP», Commissaire: Céline Poulin. CAC Brétigny, 2016. Photo: © Aurélien Mole. Vues de l’exposition «JUMP», CAC Brétigny, 2016. Capture d’écran du site cacbretigny.com Inventer l’école, penser la co-création, Marie Preston, dir. Céline Poulin et Marie Preston. Editions Tombolo Presse et CAC Brétigny, 2021. Photo: Aurélien Mole Hanne Lippard, Anonymities, 2017. Courtesy de l’artiste et de LambdaLambdaLambda Prishtina—Bruxelles. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole. Vue de l’exposition «The Real Show». Commissaires: Agnès Violeau et Céline Poulin, assistées d’Ariane Guyon. CAC Brétigny, 2022. Photo: Aurélien Mole.


Karima Boudou

© Katrina Sorrentino

Comment votre participation à Jeunes Commissaires a-t-elle alimenté votre activité actuelle ?

Cette participation en 2015 m’a permis de poursuivre un travail de long terme, commencé en 2012 et auquel l’Institut français de Paris avait contribué en me permettant de prendre part au programme international de commissariat d’exposition à De Appel à Amsterdam. Cela m’a permis de rester active dans un réseau professionnel international, me fournissant ainsi un important ensemble d’outils. Depuis, je suis parvenue à garder plusieurs cordes à mon arc : aujourd’hui, je travaille comme collaboratrice scientifique à la Haute école des arts de Berne (HKB), comme historienne de l’art et comme commissaire d’exposition indépendante.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Dans le cadre de mon emploi à la Haute école des arts de Berne (HKB), je travaille au sein de l’Institut Pratiques et théories des arts (unité de recherche « Cultures auditives ») sur un projet de recherche à long terme intitulé « Esthétique collaborative dans l’art sonore mondial « . En parallèle, je vais bientôt commencer à écrire un nouvel essai pour Trigger, le magazine de FOMU – Fotomuseum Antwerpen. Il traitera de mon travail sur la vie et les archives de l’homme politique et panafricaniste Mehdi Ben Barka, en croisant à la fois les archives familiales et mon travail dans les archives photographiques de la Bancroft Library (UC Berkeley, Californie). Le mois prochain, je me rends à Francfort pour donner un séminaire à la Städelschule intitulé « Jazz is my religion, and Surrealism is my point » sur le surréaliste afro-américain Ted Joans ! Je fais également partie d’une équipe internationale de curateurs pour le projet The Color Curtain and The Promise of Bandung qui prendra la forme d’une exposition au Berkeley Art Museum, à la Pacific Film Archive (États-Unis) et au Gropius Bau à Berlin.

Quels sont vosprincipaux objectifs pour les années à venir ?

Mon premier objectif est d’approfondir et de maintenir mon travail de recherche avec mon équipe à Berne au sein de l’université jusqu’en septembre 2025. Mon deuxième objectif est de finalement faire la transition vers l’institution et de trouver le contexte et les circonstances pour travailler comme curatrice dans un musée dans les domaines de l’art moderne et contemporain. Pour moi, travailler à la fois dans une université et dans un musée serait un scénario idéal qui combine la théorie, la recherche, le contexte social avec la collectivité, l’histoire de l’art et la pratique des expositions. Mon troisième objectif à très court terme est d’établir dans ma nouvelle maison à Schaerbeek mon bureau avec mes archives et ma bibliothèque privées. Je pense que mon avenir s’écrira ici en Belgique, avec des allers-retours à Berne.

1-54 FORUM Let’s Play Something Let’s Play Anything Let’s Play dedicated to Ted Joans (1928-2003) and curated by Karima Boudou, event Jazz Is My Religion, Surrealism is my point of view at Le 18, Marrakech, 2019. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy Le 18 and 1-54 FORUM.

John Digby, Bill Wolak, Joyce Mansour and Ted Joans, with Arthur Rimbaud. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Date and courtesy unknown.1-54 FORUM Let’s Play Something Let’s Play Anything Let’s Play dedicated to Ted Joans (1928-2003) and curated by Karima Boudou, event Jazz Is My Religion, Surrealism is my point of view at Le 18, Marrakech, 2019. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy Le 18 and 1-54 FORUM.Dutch newspaper clipping on Ted Joans, from the archive of Laurens Vancrevel. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy Laurens Vancrevel.1-54 FORUM Let’s Play Something Let’s Play Anything Let’s Play dedicated to Ted Joans (1928-2003) and curated by Karima Boudou, event Keepin’ Words Surreal: here with Boniface Mongo-Mboussa drawing on the life and work of Congolese poet Tchicaya U Tam’si (1931-1988) and his involvement with surrealism; and M’barek Bouhchichi giving insights into his work and research around M’barek Ben Zida (1925-1973), a black Amazigh poet from Tata, south-eastern Morocco. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo © Katrina Sorrentino.Ted Joans performing at « Vingården »in Copenhagen. Ted Joans, an ongoing research line with multiple iterations 2019 – 2024. Photo courtesy of Tor Jones.The Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante and the  SNES – at a gathering in the memory of Ben Barka, 56 years after the kidnapping and abduction of the Moroccan Third World leader. Friday, October 29, 2021 at 6:00 pm Boulevard Saint-Germain in front of the Brasserie LIPP. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo by Karima Boudou.Conducting research on Mehdi Ben Barka in the archives of the International Institute for Social History (IISH), February 2020 in Amsterdam. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo by Karima Boudou.Event BOOKS with Karima Boudou at Witte de With Center for Contemporary Art, October 2020, Rotterdam. In this BOOKS program, art historian and curator Karima Boudou opens up her research into the remarkable life and archive of Mehdi Ben Barka. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024.Books by Mehdi Ben Barka from the private archive of Karima Boudou. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024.Photo Karima Boudou. Event BOOKS with Karima Boudou at Witte de With Center for Contemporary Art, October 2020, Rotterdam. In this BOOKS program, art historian and curator Karima Boudou opens up her research into the remarkable life and archive of Mehdi Ben Barka. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo Karima Boudou.Development of the research line in the office in Schaerbeek – with material from the private archive of Karima Boudou. Mehdi Ben Barka (1920-1965), an ongoing research line with multiple iterations 2020 – 2024. Photo Karima Boudou.Announcement for a conference, in the frame of the project The Color Curtain and The Promise of Bandung, Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive and Städelschule, organized by Philippe Pirotte, 21 October 2021. Image courtesy Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive and Städelschule.Fragment of a press article on Mehdi Ben Barka, “Morocco – The Challenger”, published in Time Magazine, September 1959. Photo courtesy the Ben Barka Family Archive.


Tristan Deschamps

Quoi de neuf depuis Jeunes Commissaires ?

Depuis que j’ai participé au programme Jeunes Commissaires, j’ai eu la chance de travailler sur différents projets d’exposition, seul, mais aussi avec le project space que je co-dirige avec Cristina Ramos et Flavio Degen, +DEDE. Et surtout de développer davantage mon émission de radio « The Eggman Gallery Radio Hour », que j’ai créée en 2020 avec mon ami Sebastian Fuller. Je suis très heureux que nous ayons maintenant une diffusion bimensuelle sur Cashmere Community Radio à Berlin.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Je viens de rentrer à Berlin de Bangkok où je travaillais sur mon exposition « stricte intimité » qui a été inaugurée à la Biennale de Bangkok le 26 février. C’est un beau projet, une exposition de groupe avec 9 artistes, qui a été retardée ces deux dernières années à cause de la pandémie, je suis très reconnaissant qu’elle ait finalement pu avoir lieu. Ce projet a été, et est toujours, un grand sujet de préoccupation pour moi, car je m’efforce de construire une relation durable entre ma pratique et la scène de l’Asie du Sud-Est.

Quel est ton projet de rêve ?

Pouvoir co-curater une exposition avec des personnes de différents domaines d’expertise et avec des artistes et autres professionnels extérieurs à l’art contemporain, et surtout avoir suffisamment de temps pour la préparer. En raison de mes autres activités et surtout de mon travail alimentaire, il est souvent difficile d’allouer tout le temps nécessaire à la planification idéale d’une exposition.

Stricte intimité, exposition curatée par Tristan Deschamps, Biennale de Bangkok 2022. Crédits photos: @beebaa


Diane Turquety

Quoi de neuf depuis Jeunes commissaires ?

J’ai collaboré à Sismographie des luttes. L’exposition a circulé à Dakar, Rabat, New York et Marseille. Elle offre un récit, depuis les revues non-européennes, des luttes d’émancipation menées aux 19e et 20e siècles. J’ai aussi été lauréate avec Victorine Grataloup de l’appel à projet curatorial de Mécènes du Sud, Montpellier-Sète. Aube immédiate, vents tièdes, a réuni 12 artistes contemporains autour du post-exotisme, oeuvre littéraire d’Antoine Volodine – une manière encore, d’affirmer les possibles de la fiction au coeur du politique.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Je conduis actuellement le projet “Partage d’archives du 1er festival culturel de Dakar 1966”. Ce projet est porté dans le cadre du programme de recherche interdisciplinaire du Labex “Les passés dans le present”. Il fédère partenaires africains et européens pour rendre accessibles les archives papiers, radio et cinema de cet événement essentiel de l’histoire du panafricanisme. Des outils numériques en ligne sont développés et des manifestations scientifiques et culturelles sont menées à Paris et à Dakar.

Quels sont vos projets à venir?

La Biennale de Dakar ouvre le 19 mai et pour ma part, du 25 au 27 mai, je serai avec l’ensemble des partenaires du projet “Partage d’archives” à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Au programme : journée d’études, séminaire interdisciplinaire, cycle de projections en lien avec la programmation de films panafricains “Tigritudes” (prog. Valérie Osouf et Dyana Gaye) et une exposition d’archives photos à la Bibliothèque de l’UCAD pour la Biennale OFF.

Sismographie des luttes, FID / La compagnie, Marseille, photo Sébastien Arrighi

Aube immédiate, vents tièdes. Dimitri Robert-Rimsky, photo Elise Ortiou Campion

Aube immédiate, vents tièdes. Dimitri Robert-Rimsky, photo Elise Ortiou Campion

Festival de Dakar 1966, photo Maya Bracher, musée d’ethnographie de Neuchâtel Affiche de l’événement Replay ! Dakar 66, septembre 2021, musée du quai Branly – Jacques Chirac

Biennale OFF Dakar 2022Tigritudes


Marianne Derrien

Pouvez-vous nous parler de votre expérience Jeunes Commissaires?

C’était en 2019 pour l’exposition collective SOME OF US, j’ai été commissaire associée  aux côtés de Jérôme Cotinet-Alphaize, commissaire invité. Dans la continuité de certains de mes projets, j’avais ce désir de contribuer à un projet conséquent dédiée à la scène française et à sa diffusion à l’international, notamment en Allemagne de par ma double culture franco-allemande. Faire ce panorama de la scène française à travers plus d’une centaine d’artistes contemporaines a été et reste un engagement fort pour plus d’égalité de genre en art contemporain.

Quoi de neuf depuis Jeunes Commissaires?

Depuis l’exposition en Allemagne, SOME OF US est devenue une plateforme curatoriale et éditoriale que nous avons fait évoluer avec Jérôme Cotinet-Alphaize et d’autres commissaires et critiques d’art pour oeuvrer à la visibilité et la diffusion des artistes contemporaines en France et à l’international. Pour ce faire, nous travaillons activement à la parution d’une anthologie dédiée aux artistes contemporaines qui retrace 20 ans d’art contemporain en France. Aussi, depuis 2020, j’ai commencé une résidence curatoriale et de recherche au Wonder à Clichy, lieu autogéré par des artistes.

Quels sont vos objectifs pour les années à venir?

En tant que travailleuse indépendante, enseignante et responsable associative, SOME OF US participe à un projet plus global pour plus de droits et d’égalité. Ayant une vision inclusive de la création contemporaine tant dans sa diversité que sa pluralité, mon désir est de créer et de partager des outils de travail et de réflexion sur l’art contemporain. Ce soutien majeur à la création émergente en France et à l’international est important selon moi afin de porter des projets plus ouverts, solidaires et ancrés dans notre temps avec d’autres commissaires pour être toujours au plus près des artistes.

SOME OF US, an overview on the French art scene, NordArt Kunstwerk Carlshütte, 2019. Crédit photo : Salim Santa Lucia

Diamants rouillés, une exposition sentimentale, avec Tania Gheerbrant, Youri Johnson, Roy Köhnke, Diego Wery, Le Point Commun, Annecy, 2021, crédit photo : Salim Santa Lucia

Transit, Delphine Reist et Laurent Faulon, Le Wonder, 2021, texte pour l’exposition en collaboration avec le graphiste Cédric Pierre, crédit photo : Salim Santa Lucia

François Dufeil, catalogue monographique, La Graineterie, graphisme : Cédric Pierre, 2022, crédit photo : Cédric Pierre

SOME OF US, graphisme : Huz & Bosshard, 2021

Aëla Maï Cabel, 27ème édition Première, 2021,, Centre d’art contemporain Meymac, 2021-2022, crédit photo : Aurélien Mole

Lilas Rozé, 27ème édition Première, 2021, Centre d’art contemporain Meymac, 2021-2022, crédit photo : Aurélien Mole

Théophile Péris, 27ème édition Première, 2021, Centre d’art contemporain Meymac, 2021-2022, crédit photo : Aurélien Mole


Sophie Lapalu

Doutes, Embed 2019

En quoi votre expérience Jeunes Commissaires a-t-elle nourri votre pratique d’aujourd’hui?

Suite au workshop mené par La Biennale de Berlin, j’ai collaboré avec diverses personnes rencontrées à cette occasion : Dan Meththananda m’a invitée à contribuer à son ouvrage Night Shifter, ou bien j’ai invité Rachel Dedman pour un dossier sur la scène de Beyrouth pour la Belle Revue (je fais partie du comité de rédaction).

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Je mène une recherche à l’intersection des féminismes intersectionnels et de la recherche-action, plus particulièrement autour de la performance comme espace d’expression de voix minoritaires, dans des espaces non dédiés. Je m’intéresser aux tactiques frivoles, aux types de détournements et de résistances destinées à s’octroyer des espaces et prendre la parole. Je publie des entretiens à ce sujet sur *DUUU Radio.

Quels sont vos projets à venir?

Depuis 2019, avec l’artiste Fabrice Gallis nous portons un projet un peu fou, qui consiste à embarquer des œuvres à bord d’un voilier de 7,6m. Les artistes définissent les modes d’activation et d’existence des œuvres en fonction des possibilités offertes par un tel contexte. Cet été, nous allons naviguer de Cherbourg à Marseille avec cette fois les artistes elleux-mêmes à bord ! Je travaille également à l’édition d’une compilation des invitations faites à l’ESACM autour des enjeux du féminisme intersectionnel dans le champ culturel.

Valentine Traverse, activation de Peinture / Partition, Douarnenez, 21 août 2021

Repas-débat art et recherche-action, Greylight Project, Bruxelles, 2019

Fabrice Gallis et Sophie Lapalu, Embed, around press, 2021

Flora Moscovici, Festival de l’inattention, Glassbox, Paris, 2016

Ghita Skali, Hotel Cosmos, Clermont Ferrand, 2018

Liv Schulman, Hotel Cosmos, Clermont-Ferrand, 2018 @Mickael Collet

Rachele Borghi, invitation au sein du workshop Art et recherche-action, Fructôse, Dunkerque, 2019 Simon Bergala, Veste de mer, Port Blanc, 9 août 2021

Steve Giasson, Festival de l’inattention, Quebec, 2018 @cfo Sophie Lapalu, Street Works, New York, 1969, Presses Universitaires de Vincennes, 2020 Tim Messailler, Festival de l’inattention, Quebec, 2018

Jade Barget — Notes d’observations sur le mouvement de la chair, des états et du soleil

Jade Barget est une jeune conservatrice sélectionnée en 2020 pour la bourse de voyage et de recherche en Allemagne. Elle nous fait part de ses explorations lors de son séjour à Berlin et Francfort sur le Main dans un essai intitulé « Notes d’observations sur le mouvement de la chair, des états et du soleil » (2020).

 

Ouverture

Berlin est une ville qui danse des premières heures de la nuit, aux dernières lueurs du jour, une ville dans laquelle le soir s’étire et s’allonge. Le mouvement des corps entre alors en relation avec le temps – il l’altère, le sculpte.

C’est dans cette capitale aux nuits sans fin que je souhaitais étudier le rôle de la danse et de la chorégraphie au sein des pratiques artistiques et curatoriales actuelles, et réfléchir au potentiel de penser à travers la danse. La bourse de recherche Jeunes Commissaires du Bureau des arts plastiques de l’Institut Français m’a permis de m’engager dans cette étude.

Ce projet est né de ma fascination pour l’image en mouvement, de ses forces et de ses limites. En effet, si les images opèrent sur notre sensible, cette opérativité connaît également une limite, comme nous le rappelle Jacques Rancière. Andrea Soto Calderón, commentant le travail du philosophe, note : « Les images se situent toujours entre un excès et un défaut : il y a toujours un peu plus que ce que l’on voudrait mettre dans une image et toujours un peu moins. » Mes recherches m’ont amenée à étudier le travail d’un certain nombre d’artistes qui, à travers une approche corporelle, s’émancipent de l’image, se défont de ses logiques de représentation. À la lisière du visible, à travers la danse et la chorégraphie, ils·elles sculptent le sensible, l’affect, ou encore les états psychiques.

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Liberty Adrien : Berlin Art Week 2020

Recommandations pour la Berlin Art Week 2020 de Liberty Adrien, commissaire d’exposition basée à Berlin et Paris.

Photo : Nils Müller

Une nouvelle semaine de l’art à Berlin dans un climat particulier. À la lumière des études et des témoignages rendus publics ces derniers mois, nul ne peut douter de la discrimination structurelle de genre et ethnique qui persiste dans le monde de l’art. En tant que visiteurs, nous avons là une responsabilité sociale dont nous devons être conscients. Nos silences ou nos prises de positions critiques face aux inégalités de représentation influencent les approches curatoriales des institutions, des galeries, etc. Il nous faut remettre en question et analyser les offres qui nous sont proposées – conditionnant notre éducation et notre compréhension du monde – et démontrer notre soutien en faveur d’une véritable égalité et diversité culturelle. En savoir plus

POINT DE VUE

Le jeune commissaire Tristan Deschamps (*1992 à Beuvry) s’associe au Bureau des arts plastiques pour le développement d’une série de vidéos sur la scène artistique française à Berlin et partagera les aperçus de son travail avant le lancement officiel de la série cet automne.

24.08.2020 : Claude Eigan

© Tristan Deschamps

Lundi 24 août, aujourd’hui nous avons filmé notre dernière rencontre pour « Point de vue », dans un atelier qui m’est familier, celui de Claude Eigan. Situé non loin de celui de Daniela Macé-Rossiter, dans le quartier de Wedding, au bord de la Seestraße. Un beau moment de partage de projets à venir, deux expositions solo et une biennial à Athènes en 2021. Filmer de beaux échanges va nous manquer…! En savoir plus

Nikola Dietrich partage ses impressions sur Paris avec nous

Nikola Dietrich, directrice du Kölnischer Kunstverein, ainsi que 14 autres conservateurs internationaux, ont été invités à participer au programme FOCUS et à visiter la FIAC. Elle a profité de son séjour pour nous donner ses impressions sur la capitale française.

(c) Nikola Dietrich

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Les expos à ne pas rater à Paris en automne/hiver

Stephanie Weber, commissaire d’exposition au Lenbachhaus de Munich, a participé au programme FOCUS ARTS VISUELS de l’Institut français pour des curateurs internationaux pendant lequel elle a visité notamment la FIAC 2017 et la Biennale d’art contemporain de Lyon. Voici ses recommandations.

© Städtische Galerie im Lenbachhaus et Kunstbau München

© Städtische Galerie im Lenbachhaus et Kunstbau München

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Berlin Art Week du 13 au 17 septembre 2017

Les recommandations de Valérie Chartrain, commissaire d’exposition indépendante à Berlin

Nadira Husain, Milky Way, 2017, courtesy l’artiste et PSM Gallery, Berlin

Nadira Husain, Milky Way, 2017, courtesy l’artiste et PSM Gallery, Berlin

J’avoue me réjouir du retour annuel de la Berlin Art Week qui entre dans sa sixième année. Il y a peu d’autres capitales européennes qui consacrent autant d’efforts aux différentes disciplines artistiques que ce soit la danse, la musique, le théâtre, etc. La Berlin Art Week c’est une ville au rythme de l’art contemporain une semaine durant. Cette année une nouvelle foire, outre Positions, la traditionnelle ABC fera place à Art Berlin. C’est la ville qui m’attire encore plus.

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5 expositions et lieux à (re)décourvir cet été à Paris

Les recommandations de Lynhan Balatbat, curatrice à SAVVY Contemporary Berlin

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Rappelons, pour commencer, que six jours ne sauraient permettre de découvrir la diversité et la richesse des milieux culturels et artistiques d’une ville telle que Paris. Aussi, parmi les projets fascinants présentés dans le cadre de la semaine du  FOCUS arts visuels  de l’Institut français (invitation de curators internationaux),  j’ai choisi de vous présenter ceux que j’ai, à titre personnel, préférés :

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5 Highlights du Mois de la Photographie du Grand Paris

Les recommandations de Barbara Hofmann-Johnson, directrice du musée de la photographie de Braunschweig

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Il aurait fallu y passer tout le mois d’avril 2017 pour pouvoir voir l’ensemble de la programmation du Mois de la Photographie du Grand Paris, qui, pour la première fois, ne se tient pas uniquement dans le centre mais aussi aux alentours proches de la capitale. Sous la direction artistique de François Hébel, directeur de longue date des rencontres européennes de la photographie d’Arles, la programmation réussit le tour de force de proposer un programme axé sur la photographie et associant une multitude de musées, galeries, instituts culturels, mais aussi d’artistes et de commissaires dans tout Paris et sa banlieue.

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Les recommandations de Thibaut de Ruyter pour le Gallery Weekend berlinois 2017

Le « Gallery Weekend » de Berlin est devenu, au fil des dix dernières années, une belle institution et une intéressante alternative aux traditionnelles foires d’art contemporain. La capitale allemande n’ayant pas réellement réussi à trouver sa place dans le paysage des grandes foires internationales, le fait qu’une cinquantaine de galeries s’unissent pour — le temps d’un week-end (28-30 avril) —, vernir leurs expositions et célébrer ensemble la richesse artistique de la ville est une belle alternative.

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IN EXTENSO – Boiler Room

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Quelles pratiques curatoriales à l’ère du nomadisme et de la dématérialisation ?

à la Fondation d’entreprise Ricard
lundi 13 avril 2015 de 14h30 à 18h – entrée libre

La Fondation d’entreprise Ricard accueille In Extenso, programme interdisciplinaire in progress mené par le Bureau des arts plastiques et de l’architecture et le Deutsches Architektur Zentrum (DAZ) à Berlin. Curatrices constructrices du projet, Agnès Violeau, Karima Boudou et Céline Poulin y sondent les pratiques curatoriales actuelles avec les intervenants invités et le public.

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DIX SUGGESTIONS D’EXPOSITIONS À VOIR EN FRANCE EN 2015 PAR MEHDI BRIT

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Mehdi Brit est commissaire d’exposition et historien d’art, spécialiste de la performance et de ses formes contemporaines. Rédacteur en chef de la Revue Diapo, il est commissaire associé à la FIAC (cycle In Process), au Silencio (cycle A Rebours) et au Festival international d’art de Toulouse (L’Eveil du Printemps).

Il nous propose une sélection de dix expositions à ne pas manquer en 2015.

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WORKSHOP : ESPACE PUBLIC

Workshop In Extenso – Erweitert : Espace Public, le 27 novembre 2014 au Deutsches Architektur Zentrum avec :

– Yildiz Aslandogan, architecte
– Fabien Bidaut, architecte
– Alicia Frankovich, artiste
– Judith Lavagna, commissaire d’exposition indépendante
– Aude Pariset, artiste
– Joanne Pouzenc, architecte
– Cailen Pybus, architecte
– Tanya Ostojic, artiste
– Vanessa Safavi, artiste
– Cathy Larqué, responsable du Bureau des arts plastiques
– Matthias Böttger, commissaire d’exposition du Deutsches Architektur Zentrum

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Marc Bembekoff : entretien avec Renaud Auguste-Dormeuil

Collage: Renaud Auguste-Dormeuil, Sans Titre

Collage: Renaud Auguste-Dormeuil, Sans Titre

Dans son travail artistique post-conceptuel, Renaud Auguste-Dormeuil sonde les paradoxes des images et déconstruit les stéréotypes véhiculés par les médias. Il remet sans cesse en question la production de l’image médiatique ainsi que son contenu politique subliminal. En savoir plus

In Extenso – Erweitert : Espace public

A l’occasion de la troisième discussion publique organisée dans le cadre du projet In Extenso – Erweitert, la curatrice Céline Poulin a invité l’artiste Jean-Pascal Flavien et l’architecte Markus Miessen à débattre sur le thème de l’espace public, autour de la Y-table du Deutsches Architektur Zentrum.

Céline Poulin © Jana Nowack

Céline Poulin © Jana Nowack

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ARTE CREATIVE – INTERVIEW AVEC CÉLINE POULIN

« Je m’intéresse à l’art, celui qui perturbe »

Dans un interview avec Arte Creative, Céline Poulin parle de son travail de commissaire et du projet In Extenso – Erweitert.

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Pour le troisième volet « Espace public », Céline Poulin invite l’architecte Markus Miessen et l’artiste Jean-Pascal Flavier autour de la Y-Table du DAZ. Ensemble, ils s’interrogeront sur les questions suivantes : Comment une œuvre, une architecture interagit-elle avec la multiplicité de voix qui construisent l’espace public ? Quel impact ce contexte a-t-il sur la relation qui unit l’artiste, l’architecte et le public, parfois participant ? Sur les acteurs eux-mêmes ?

 

 

In Extenso – Erweitert #3 : discussion publique le jeudi 27 novembre 2014 à 19h

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Dans le cadre de « In Extenso – Erweitert », la curatrice Céline Poulin discutera, à la DAZ Y-Table, avec l’artiste Jean-Pascal Flavien et l’architecte Markus Miessen, dont les travaux respectifs, à la frontière de l’art et de l’architecture, interrogent la relation entre langage et constitution de l’espace. Comment une œuvre, une architecture interagit-elle avec la multiplicité de voix qui construisent l’espace public ? Quel impact ce contexte a-t-il sur la relation qui unit l’artiste, l’architecte et le public, parfois participant ? Sur les acteurs eux-mêmes ?

Direction artistique : Marc Bembekoff (curateur indépendant), Matthias Böttger (DAZ), Cathy Larqué (Bureau des arts plastiques, Institut français)

Workshop : Contexte Social

David Hammons, Shoe Tree, 1981

David Hammons, Shoe Tree, 1981

Workshop In Extenso – Erweitert : Contexte Social, le 25 septembre 2014 au Deutsches Architektur Zentrum avec :

– Karima Boudou, commissaire d’exposition
– Jörg Stollmann, architecte et professeur
– Bani Abidi, artiste
– Cathy Larqué, responsable du Bureau des arts plastiques
– Matthias Böttger, commissaire d’exposition du Deutsches Architektur Zentrum

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Huit suggestions pour la FIAC 2014 par Mouna Mekouar

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La FIAC ouvre ses portes du 23 au 26 octobre 2014. Entre la réouverture du musée Picasso et l’inauguration de la fondation Louis Vuitton, cette semaine parisienne s’annonce riche en découvertes artistiques.
Mouna Mekouar est doctorante en histoire de l’art et curatrice au Palais de Tokyo entre 2012 et 2014. Elle vient de collaborer comme commissaire associée à l’exposition « Formes Simples » qui se tient au Centre Pompidou-Metz jusqu’en novembre 2014. Pour Jeunes Commissaires, Mouna Mekouar a fait huit suggestions des lieux incontournables pour la FIAC 2014

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Dix suggestions d’expositions à voir pendant le Mois européen de la photographie par Sabine Weier

Sabine Weier

Au cours de la sixième édition du Mois européen de la photographie, l’Institut polonais de Berlin présente l’exposition « Stocznia/Shipyard » organisée par Sabine Weier, auteure et commissaire d’exposition indépendante. Au total, 130 photographies sont présentées du 16 octobre au 16 novembre 2014. Pour Jeunes Commissaires et le Mois de la photographie, Sabine Weier propose dix suggestions d’expositions à voir.

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In Extenso – Erweitert : CONTEXTE SOCIAL

A l’occasion de la deuxième discussion publique organisée dans le cadre du projet In Extenso – Erweitert, la curatrice Karima Boudou a invité l’artiste Jimmie Durham et l’architecte Laurence Kimmel à débattre sur le thème du contexte social, autour de la Y-table du Deutsches Architektur Zentrum.

© Gerhard Haug

Karima Boudou  © Gerhard Haug

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Arte Creative – Interview avec Karima Boudou

« Les jeunes commissaires d’exposition sont à l’honneur avec le programme In Extenso à Berlin »

Dans un interview avec ARTE Creative, Karima Boudou parle de son travail de commissaire et du projet In Extenso – Erweitert.

© Marlen Müller

© Marlen Müller

Pour le second volet « Contexte social » Karima Boudou invite l’artiste, poète et essayiste Jimmie Durham et l’architecte Laurence Kimmel à la Y-Table du DAZ. Ensemble, ils interrogeront les processus sociaux et politiques qui définissent nos relations avec l’environnement, comment l’architecture et l’esthétique peuvent réagir et comment cela affecte l’idée de nous-même ?

Young Curators Workshop – 8ème Berlin Biennale

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La Berlin Biennale for contemporary art a invité des commissaires d’exposition internationaux et émergents à participer à la cinquième édition du workshop destiné à de jeunes curateurs, dans le but d’échanger et de confronter leurs points de vue quant aux discours et aux pratiques curatoriaux.

Sous la conduite de María Inés Rodríguez qui a centré le workshop sur The Exhibition: Metamorphosis of a Concept – hypothèse selon laquelle les expositions universelles à la fin du 19ème siècle auraient établi l’exposition comme entité autonome -, treize commissaires provenant de onze pays différents ont ainsi durant dix jours dialogué avec les curateurs et des experts issus de disciplines artistiques diverses.

Jeunes Commissaires a travaillé en collaboration avec la Berlin Biennale pour permettre à deux commissaires d’exposition françaises : Mélanie Mermod et Barbara Sirieix de participer au BB8 Young Curators Workshop.

In Extenso – Erweitert : Performance

Le permier volet du projet In Extenso – Erweitert s’est déroulé le 22 mai 2014. La commissaire d’exposition Agnès Violeau s’est penchée sur le thème de la performance, en dialogue avec la critique et philosophe Léa Gauthier et l’artiste Christian Jankowski.

Entretien avec Agnès Violeau

Le coup d’envoi du projet « In Extenso – Erweitert » sera donné aujourd’hui, lors d’une discussion autour de la Y-table du Deutsches Architektur Zentrum à laquelle la curatrice Agnès Violeau a invité la philosophe Léa Gauthier et l’artiste Christian Jankowski. Ensemble, ils aborderont le thème de la performance. En vue de cette rencontre, nous nous sommes entretenus avec Agnès Violeau au sujet de sa conception de la performance et du métier de commissaire d’exposition, entre autres questions captivantes.

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Dix suggestions d’expositions à voir en 2014 par Julienne Lorz et Anna Schneider

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Julienne Lorz et Anna Schneider collaborent actuellement dans le cadre de la préparation d’une nouvelle forme d’expositions à la Haus der Kunst : les Capsule Exhibitions. Celles-ci seront inaugurées en octobre 2014 à la Haus der Kunst, avec la présentation condensée d’œuvres de Tilo Schulz et Mohamed Bourouissa. Les Capsule Exhibitions proposeront des œuvres nouvelles représentant des positions jeunes et internationales.

Elles nous font le plaisir de partager avec nous les expositions à ne pas manquer en 2014.

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Marlène Perronet © Frank Kleinbach

Interview avec Marlène Perronet

Tu as passé un an à l’Akademie Schloss Solitude à Stuttgart dans le cadre d’une résidence « Art-coordination », soutenue par le programme Jeunes Commissaires de l’Institut français. Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté ?
L’apport principal de cette bourse de coordination a été de travailler entre les résidents et les membres de l’équipe de l’Akademie Schloss Solitude, auprès desquels j’ai beaucoup appris en termes de management de projets internationaux.

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Dix Suggestions pour Paris pendant la Fiac par Marc Bembekoff

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A Paris, la Fiac ouvre ses portes du 23 au 27 octobre 2013. Expositions, musées, galeries,  centres d’art et de nombreux autres lieux sont à voir ou à découvrir. Trois commissaires parisiens listent leurs dix plus belles suggestions. Aujourd’hui les propositions de Marc Bembekoff, commissaire d’exposition indépendant.  En savoir plus

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Interview avec Jeanne Dreyfus-Daboussy

Quelles sont vos attentes du workshop « Jeunes Commissaires » de cette semaine?
Pour moi ce sont des rencontres. J’en profite pour découvrir la scène artistique berlinoise et me nourrir de son dynamisme, partager une réflexion ouverte sur les questions de l’exposition.
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Interview avec Shanaynay

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The Institut français / Bureau des Arts plastiques, partner of this year’s abc art berlin contemporary, enables the participation of French project spaces in the context of JEUNES COMMISSAIRES. Invited by abc director, Maike Cruse, the collective Shanaynay will curate a program spanning 15 project spaces, including the French Treize and Bétonsalon at UPCOMING EXHIBITIONS – a temporary format, which will reflect on its own terms of exhibiting, to be presented at abc. Read the interview with them by Cathy Larqué:
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Interview avec Anaëlle Pirat-Taluy

Comment votre formation d’artiste a-t-elle influencé votre trajectoire?
Durant mon DNAP je n’ai quasiment pas produit d’œuvres. Mon diplôme a consisté en une conférence avec des documents sur des travaux jamais réalisés. Je me suis présentée en tant que critique d’art et ai parlé de mon travail d’artiste comme si c’était celui de quelqu’un d’autre. En savoir plus

Interview avec Karima Boudou

A quel moment de votre parcours le concept de « conservation » est-il apparu?
J’ai fait des études traditionnelles d’histoire de l’art. C’est à Rennes, durant mon master en conservation que tout ce vocabulaire est apparu, donc dans un cadre très académique.

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Nos stickers sont arrivés!

Dès demain vous pourrez vous proclamer JEUNE COMMISSAIRE à la foire abc art berlin contemporary! Vous en trouverez aussi au KW Institute for Contemporary Art, au n.b.k. Neuer Berliner Kunstverein, à la Bibliothekswohnung, à Archive Books ou encore au Hamburger Bahnhof et à la Neue Nationalgalerie.

Interview avec Fabienne Bideaud

« Curating is the new criticism »?
Je dirais plutôt que le curating est une nouvelle forme d’expression et d’expérimentation qui permet de manipuler beaucoup d’idées. Il faut pourtant faire attention à la façon dont nous utilisons ces dernières. En savoir plus

Interview avec Arlène Berceliot Courtin

Si l’on comprend le mot « curation » au sens anglais du verbe « to care », quelle est la chose dont vous vous occupez en ce moment?
En premier lieu, je m’occupe des artistes. Pour moi, le rôle du curateur/de la curatrice consiste essentiellement en l’action de prendre soin. Concrètement, cela consiste en beaucoup de conversations, et ensuite de mise en application de ces conversations, c’est à dire « prendre soin » de trouver le bon format pour que les idées communiquées par l’artiste prennent forme.

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